Covid-19 : Les brasseurs demandent un plan de relance du CHR ambitieux
Les associations interprofessionnelles de brasseurs appellent les pouvoirs publics à soutenir massivement le secteur brassicole, fortement impacté par la fermeture des bars et des restaurants. 70 % des brasseries déclarent la moitié ou plus de perte de chiffre d’affaires depuis le 15 mars. Un quart sont même à l’arrêt.
Avec la fermeture des cafés et restaurants, l’annulation des festivals et des événements, le secteur brassicole souffre plus que jamais. D’après une étude réalisée par Brasseurs de France auprès de ses 300 adhérents de toutes tailles –qui réalisent 98 % du marché -, un quart des brasseries sont à l’arrêt total. Et moins de la moitié d’entre elles envisagent de relancer leur production en mai. 40 % accusent une baisse d’au moins 60 % de leur production. Et 70 % accusent une perte d’au moins la moitié de leur chiffre d’affaires depuis le 15 mars. Les chiffres sont tout aussi alarmants du côté du jeune Syndicat national des brasseurs indépendants qui représente près de 1 800 brasseries françaises fabriquant moins de 200 000 hl à l’année. «Entre 80 et 100 % du chiffre d’affaires de nos brasseries a disparu depuis le début du confinement », indiquait déjà en avril Jean-François Drouin, président du SNBi. C’est pourquoi il demande aux Pouvoirs Publics que les brasseurs indépendants soient « considérés comme [nos] clients du CHR, de l’hôtellerie, du tourisme et de l’événementiel. » Le gouvernement est en train de mettre en place un plan spécifique pour le secteur et Jean-François Drouin participe aux visioconférences organisées en présence du ministre du Budget et du ministre de l’Agriculture pour porter la voix des plus petites structures. « Car plus que jamais cette crise démontre qu’un brasseur indépendant produisant quelques centaines ou milliers d’hectolitres par an, n’a pas du tout les mêmes problématiques et visions qu’une entreprise en produisant plusieurs millions. »
Le syndicat Brasseurs de France, relève d’ailleurs que 60 % des brasseries françaises ont moins de trois ans et qu’elles ont dû massivement investir dans du matériel de brassage et d’embouteillage. Elles avaient donc un fort endettement avant la crise. « Près des trois quarts des adhérents qui ont répondu à notre enquête sont très préoccupés par leur niveau de trésorerie. Brasseurs de France salue les mesures d’urgence mises en œuvre jusqu’à présent par le gouvernement comme le PGE (prêt garanti par l’Etat), le fonds de solidarité et le chômage partiel. Mais un plan de relance fort doit accompagner la reprise du CHR et du tourisme pour redresser durablement notre secteur », indique Matthias Fekl, président de Brasseurs de France.
Les deux syndicats déroulent ainsi leurs propositions :
Brasseurs de France | Syndicat National des Brasseurs Indépendants (SNBi) |
- Exonérer des charges patronales et de production pour 2020 (CFE, CVAE, etc.) -Prolonger les aides et le chômage partiel au-delà de la fin du confinement. Les aides à la trésorerie et la suspension des charges n’auront été utiles que si les entreprises sont en capacité de reprendre leur activité et de les rembourser. - étaler le remboursement du PGE sur plusieurs années. -Adapter le taux de TVA pour le CHR en le portant à 5,5 % de manière temporaire sur l’ensemble des produits alimentaires. -Aider à la destruction des stocks de bière. Plus de 10 millions de litres de bière sont laissés en souffrance, majoritairement en fûts, dans les entreprises brassicoles. -Redéployer un dispositif spécifique d’amortissement existant dans la loi Macron de 2015. -Prendre en charge par les assurances une partie des pertes d’exploitation. | - Exonérer totalement les charges sociales et patronales pendant toute la durée du confinement, sans perte des droits générés par ces cotisations (chômage, retraite) |