Selon le baromètre Ania, le repli des ventes touche particulièrement les secteurs des boissons et de l'épicerie sucrée.

Covid-19 : Une perte de chiffre d’affaires de 22 % en moyenne pour les industries agroalimentaires

13 mai 2020 - Karine Ermenier

Pendant la période de confinement, sept entreprises agroalimentaires sur dix ont enregistré une baisse de chiffre d’affaires, selon le troisième baromètre de l’Ania. Ce repli s’élève à 22 % en moyenne. Et s’accompagne d’augmentations des coûts qui dégradent encore davantage la rentabilité du secteur.

Interrogées entre le 4 et le 7 mai dernier, 600 entreprises de l’agroalimentaire ont répondu au troisième baromètre de l’Ania portant sur le bilan de la période de confinement. Le premier enseignement est d’importance puisque, malgré les ruées de consommateurs observées sur certains rayons ces dernières semaines, plus de 70 % des sociétés affichent une baisse de chiffre d’affaires, de 22 % en moyenne. Dans plus de 20 % des cas, le repli des ventes a même dépassé les 50 %. Les TPE et PME ont été particulièrement impactées. Notamment dans les secteurs de l’épicerie sucrée et des boissons. «Les marchés de la RHD étant complètement sinistrés, l’activité des entreprises qui les fournissent (30  % des entreprises du secteur) est en forte contraction », souligne l’Ania.

Des hausses de coûts de 9 %

Des hausses de coûts de l’ordre de 9 % viennent également grever la rentabilité des entreprises. Elles sont liées à l’inflation du prix de certaines matières premières, des transports, de la maintenance ou à l’achat d’équipements de protection des salariés. Autant de charges qui ne sont pas compensées par l’augmentation des prix de vente car l’inflation sur les produits alimentaires transformés est actuellement très modérée pour ne pas dire nulle. Et la plupart des enseignes de distribution font de ce maintien des prix leur credo.  

Des investissements gelés

Les industriels estiment que l’activité mettra du temps à redémarrer. Bon nombre de projets d’investissement ont été annulés, faute de visibilité sur le business ou de trésorerie pour assurer leur financement. "Pour autant, les entreprises gardent leurs ambitions initiales intactes et affirment majoritairement que la crise ne doit pas les éloigner de leurs objectifs de modernisation, de durabilité et de résilience", précise l'Ania. Les entreprises interrogées jugent ainsi nécessaire la mise en place d’une politique industrielle permettant le sauvetage économique d’entreprises ou de marchés sinistrés (TPE-PME et restauration hors domicile). Tout en maintenant des investissements massifs visant à moderniser les outils de production indispensables à une relance durable, le secteur demande aussi à l’unisson un accompagnement des transitions écologiques et numériques qui renforcerait la résilience de la filière en sortie de crise.

Un faible niveau d'absentéisme

Les enseignements positifs de cette période inédite se situent au plan social et humain. Car, le secteur a fait preuve d’un élan de solidarité sans précédent. Depuis le début du confinement, les entreprises alimentaires ont donné 23 millions de tonnes de produits alimentaires valorisables à hauteur de 135 millions d’euros.

Les salariés se sont fortement mobilisés. « Les mesures d’accompagnement de l’activité (plan de continuité et guide de la reprise d’activité), conjuguées au renforcement du dialogue social, ont permis de contenir l’absentéisme à un faible niveau, situé à 8,8 % en mai », indique le baromètre. De quoi faire progresser le taux d’activité à 73 %.

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