Crise agricole : le gouvernement dévoile son plan

22 juillet 2015 - Pierre Christen

A l’issue du conseil des Ministres qui s’est tenu ce matin, le gouvernement a présenté le plan de soutien à l’élevage français. Il compte des mesures d’urgence mais aussi des actions orientées vers le long terme, plus structurelles.

A l’issue du conseil des Ministres qui s’est tenu ce matin, le gouvernement a présenté le plan de soutien à l’élevage français. Il compte des mesures d’urgence mais aussi des actions orientées vers le long terme, plus structurelles.

Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, dresse un bilan plutôt positif des accords du 17 juin 2015 qui visaient à une revalorisation du prix de la viande de porc et de la viande de bœuf. « Elle a permis d’enrayer la baisse des prix payés aux producteurs mais aussi d’enclencher un mouvement de hausse », indique-t-il. Il précise que le prix du porc au marché de Plérin était tombé à moins de 1,2 €/kg et qu’il est remonté aujourd’hui à 1,38 €, proche du prix de revient qui était estimé à 1,4€/kg (objectif de la profession). Pour la viande bovine, une moyenne de 0.1 €/kg d’augmentation a été obtenue. « Cet effort a été poursuivi », déclare-t-il. « Si les objectifs de revalorisation des prix sont proches d’être atteints pour la filière porcine, ceux-ci doivent être résolument renforcés pour la filière bovine », a d’ailleurs commenté Coop de France dans un communiqué.

Une restructuration des dettes à moyen et long terme

Parmi les mesures d’urgence, le gouvernement a engagé un mouvement de restructuration de l’ensemble des dettes à moyen et long terme des éleveurs en difficulté, notamment via le fonds d’allégement des charges , dont les ressources vont être portées à 50 M€. L’évaluation des besoins aura lieu d’ici fin août. La Banque Publique d’Investissement pourra garantir jusqu’à 500 M€ de crédits bancaires de trésorerie aux entreprises du secteur de l’élevage pour faire face aux créances vis à vis des fournisseurs. De plus, des actions de report ou de facilitation de paiement portent sur les cotisations et sur la fiscalité.

Des mesures pour l'export

Sur le plan structurel, les mesures décidées par le gouvernement visent à soutenir l’export et à mieux défendre l’origine France. Un soutien de 10 M€ est déclenché pour les actions de promotion des filières viandes bovine et porcine et produits laitiers sur le marché national comme sur les pays tiers. Les contrôles de la DGCCRF vis-à-vis de l’étiquetage de l’origine des produits vont être renforcés (déclaration de l’origine obligatoire sur la viande de porc depuis le 1er avril 2015, et sur le bœuf depuis 15 ans).

Privilégier les approvisionnements locaux

Dans ce chapitre, l’Etat s’engage à privilégier l’approvisionnement local dans la restauration publique, en introduisant des critères acceptables par la réglementation européenne relatifs à la race, au développement durable, etc. La plate-forme commerciale Viande France Export va être créée. Un dispositif spécifique pour maintenir le flux d’expédition de viandes bovines vers la Grèce est développé. De nouvelles actions vont être lancées pour agréer les opérateurs à l’export en Asie et sur le pourtour méditerranéen.

Un certain nombre de mesures visent à diversifier les revenus des éleveurs à travers la transition énergétique (méthanisation, photovoltaïque…).

Enfin, un dernier volant de mesures concerne la restauration de la compétitivité des élevages. Parmi celles-ci, le gouvernement appelle à un renforcement des relations contractuelles entre producteurs et transformateurs. Le dispositif dans la filière laitière doit être consolidé. Et la contractualisation doit être développée dans les filières viande bovine et porcine.

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