Étiquetage nutritionnel. La CIAA en appelle au bon sens
Le Comité environnement, santé et sécurité alimentaire du Parlement européen a voté le 19 avril dernier une série d’amendements concernant la deuxième lecture du futur règlement « information des consommateurs sur les denrées alimentaires ». La CIAA, qui représente les industriels agroalimentaires européens, note des points positifs concernant l’étiquetage nutritionnel mais s'inquiète des obligations maintenues sur l'origine des produits.
Étiquetage nutritionnel : des avancées
La CIAA juge positive la proposition du Parlement de placer huit nutriments dans le même champ de vision et de manière volontaire sur la face avant des produits (NDLR : valeur énergétique, graisses, acides gras saturés, acides gras trans, glucides, sucres, protéines, sel). En revanche, elle note l’absence de la teneur en fibres et juge « excessive » le maintien d’étiqueter obligatoirement la teneur en acides gras trans (AGT) sur les emballages. « Des études scientifiques publiées par l’Efsa ont démontré que la consommation totale des AGT dans la plupart des Etats membres de l’UE était en-deçà du niveau conseillé par l’OMS (1% de la valeur énergétique journalière) ; l’EFSA a donc confirmé que les AGT ne constituaient aujourd’hui plus une menace sanitaire », précise la confédération.
Lisibilité et exemptions : en demi-teinte
La CIAA accueille favorablement l’exemption pour les petites étiquettes (< 80 cm²) et la prise en compte des critères de lisibilité comme la police, le contraste ou bien l’interligne. Elle regrette néanmoins « l’imposition d’une taille de police minimum (NDLR : 1,2 mm) », et estime que « si une taille de police minimum est considérée, celle-ci ne devrait pas dépasser 1mm. » Les industriels pointent également du doigt les répétitions inutiles qu’occasionnerait l’application du règlement telle que proposée avec, d’un côté, des indications d’informations nutritionnelles obligatoires par 100g/100ml, et volontaires par portion, et, de l’autre, des tableaux de déclaration nutritionnelle situés à l’arrière des paquets.
Pays d'origine : un profond désaccord
C’est le principal point d’inquiétude des industriels sur lequel aucun compromis n’a été trouvé à ce jour. Le Parlement reste favorable à un étiquetage obligatoire de l'origine étendu à l’ensemble des viandes, volailles, lait, produits laitiers et aliments “simples”. De son côté, la CIAA s'aligne sur la position du Conseil de l’Union européenne de restreindre dans un premier temps cette obligation à la viande porcine, ovine et aux volailles. La confédération « appelle à une évaluation de l’impact de ces mesures à la fois en matière de valeur pour le consommateur et de coût de mise en place de ces règles pour l’industrie. »
En débat depuis trois ans entre le Parlement européen et le Conseil de l'UE, le nouveau règlement « information des consommateurs sur les denrées alimentaires » pourrait passer en vote définitif en juillet 2011. Pour être adopté, l’ensemble du texte devra être approuvé par les deux institutions. Ce qui nécessite d'établir d'un compromis avant cet été afin d'éviter la même situation d'échec que pour la révision du règlement "Novel Food".