Vie des IAA

Groupe Avril : le végétal remonte la pente mais pas les œufs

4 mai 2020 - Amelie Dereuder

Après quelques années difficiles, le groupe Avril remonte la pente en 2019. Le chiffre d’affaires, impacté par la volatilité du cours des matières premières et la baisse des volumes des activités d’Avril Végétal, est toujours en recul de 4 %, à 5,8 milliards d’euros. En revanche, le résultat net part du groupe double (+118 %), passant de 16 millions d’euros à 35 millions d’euros pour 2019.

Volume en baisse mais EBITDA en hausse pour le végétal

Avril Végétal (trituration colza et tournesol, huiles et condiments) enregistre pourtant de bons résultats malgré la baisse du volume. L’EBITDA est en forte progression sur l’année, à 60 millions d’euros (+15 millions d’euros vs 2018). Saipol - malgré l’impact de la grève dans une partie des usines en début d’année - réalise de meilleurs résultats sur l’année, soutenus par une amélioration de ses marges. Les activités d’huiles et condiments ont quant à elles profité de la restauration de la profitabilité de Lesieur en France. La relance des marques Lesieur et Puget commence à porter ses fruits, avec de nombreux lancements en 2019 qui se poursuivent cette année. Le rachat et l’intégration de la marque italienne Costa d’Oro en 2018 a également porté ses fruits. On gardera tout de même en tête que les cours des huiles ont chuté au premier trimestre en 2020 et que les futurs résultats du groupe pourraient être impactés.

Les œufs toujours dans le rouge

L’activité œuf continue d’être pénalisée par les difficultés de la société Matines qui a encore enregistré de lourdes pertes en 2019. Cela s’explique par le recul continu des ventes en d’œufs standards (-12,9 %*) au profit des œufs alternatifs qui devraient représenter 71 %* du rayon en 2022 (source : Nielsen), ainsi que par l’issue des négociations tarifaires annuelles, qui n’ont pas permis à Matines, dans un marché où l’offre est abondante, de trouver un équilibre rentable. La direction a proposé un investissement de 3,4 millions d’euros à Naizin (56) pour moderniser l’outil de production et regagner en compétitivité. En outre, le centre de Montoldre (03) arrêterait son activité de conditionnement d’œufs et le centre de Tremorel (22) serait recentré sur une activité de lavage et une activité de stockage, actuellement sous-traitée. Les fonctions administratives et commerciales seraient rassemblées sur les sites du groupe à Bruz (35) et Saint-Gérant (56). Ce projet impliquerait 41 suppressions de poste et 28 modifications de contrats de travail de postes administratifs et commerciaux.

La direction optimiste pour 2020

L’impact de l'épidémie de Covid-19 n’est pas encore connu, mais la ruée des consommateurs vers les œufs et les huiles durant la crise pourrait bénéficier à Avril. Jean-Philippe Puig, directeur général est plutôt optimiste : «si la crise actuelle souligne l’importance de nos métiers et de notre mission "nourrir les hommes et les animaux", elle incite forcément à la prudence pour les prochains mois. Pour autant, malgré les incertitudes pesant sur la conjoncture mondiale, je reste confiant pour l’avenir du groupe. La qualité de nos fondamentaux et les résultats 2019 confirment que nous sommes sur la bonne voie et nous allons garder ce cap pour continuer à créer de la valeur, au service de la filière. »

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