L’étiquetage de l’origine s’impose sur les bières
Le Syndicat National des Brasseurs Indépendants a obtenu gain de cause. Son amendement pour l’étiquetage obligatoire de l’origine des bières a été retenu dans la loi Egalim.
Fédérant 550 adhérents sur tout le territoire, le Syndicat National des Brasseurs Indépendants (SNBi) se réjouit de l’adoption de son amendement dans la loi Egalim. L’article L. 412 10 désormais inscrit dans le texte de loi, impose désormais aux brasseurs d’indiquer le nom et l’adresse du producteur de la bière en évidence sur l’étiquetage "de manière à ne pas induire en erreur le consommateur quant à l’origine de la bière, d’une manière quelconque, y compris en raison de la présentation générale de l’étiquette". Cet article a été défendu par Thierry Benoit, député d’Ille et Vilaine, avec l’appui de nombreux autres députés dont Dominique Potier, député de Meurthe et Moselle et la rapporteure du projet de loi, Barbara Bessot Ballot, députée de Haute Saône.
Imposer le nom et l'adresse du producteur sur l'étiquette
« En cette période compliquée pour nos brasseurs, je savoure avec bonheur l’adoption à l’unanimité de l’amendement SNBi qui mettra en avant le travail de nos centaines de brasseurs régionaux, commente Jean-François Drouin, président du SNBi. Il a pour but d'apporter une vraie transparence au consommateur qui ne savait pas jusque-là où était fabriquée sa bière».
A travers ce texte, le syndicat souhaite mettre fin à des pratiques qu'il juge parfois abusives, observées chez des brasseurs de toutes tailles. "On n'en veut à personne précisément mais on trouve sur le marché des bières à connotation régionale française qui sont, en fait, brassées en Belgique ou en Tchéquie. Ou encore des bières d'abbaye belges brassées en Allemagne. Qu'est-ce que le consommateur peut y comprendre ?", interroge Jean-François Drouin. Le SNBi attend désormais le décret d'application et la date de mise en application. Et reste mobilisé sur tous les fronts en ces temps difficiles pour les fournisseurs du CHR.
Interdire les contrats de brasseurs en CHR pour garantir la diversité de l'offre
"Nous nous réjouissons de la réouverture des bars et restaurants. Mais cela ne compensera pas ce que nous avons perdu entre les mariages, les concerts et autres manifestations annulées, s'inquiète Jean-François Drouin. Notre secteur est extrêmement impacté. On nous a encore remonté deux fermetures de micro-brasseries cette semaine. Nous demandons à faire partie du plan spécifique prévu pour le CHR. " Le syndicat va également défendre un autre dossier auprès des Pouvoirs publics : celui des contrats de brasseurs. Avec l’intention d’interdire temporairement ces contrats qui lient les grands brasseurs à leurs clients du CHR par des aides financières (prêts, financement de matériel de bar, etc.). « En contrepartie de ce soutien financier, les bars s’engagent à s’approvisionner exclusivement auprès de ces grands brasseurs, au prix fort », indique Jean-François Drouin. « Il ne faudrait pas que ces contrats soient les seules alternatives des cafetiers qui sont au bord du gouffre. On milite pour que les banques jouent leur rôle et leur accordent des PGE (prêts garantis par l’Etat). Sans quoi nous, brasseurs indépendants, serons les grands perdants. Et les consommateurs avec car ils ne pourront plus consommer nos produits. »