Du 26 août au 15 septembre, Valorial a mené l’enquête auprès de sa communauté, soit 362 adhérents (dont deux tiers d’entreprises agroalimentaires). L’objectif : dresser un état des lieux des impacts du Covid-19 sur leur activité et de recueillir leurs perspectives pour 2021. L’idée était aussi de mieux comprendre l’évolution des pratiques de recherche et d’innovation dans ce contexte. « Ces enjeux ne sont pas décorrélés de ce que vivent les entreprises au travers de leur chiffre d’affaires. L’étude fait apparaître des liens très forts entre la nature et l’intensité des projets qui seront menés en 2021 et la dynamique 2020 », souligne Jean-Luc Perrot, directeur du pôle, présidé depuis cet été par Éric Philippe.
Sur le 1er semestre 2020, la pandémie a eu globalement un impact négatif sur le chiffre d’affaires des 86 répondants. La seconde vague n’était pas encore intervenue au moment de l’enquête. « Lorsque l’étude a été menée, les entreprises misaient sur un effet de rattrapage sur le second semestre », indique Jean-Luc Perrot. Au global, 40 % des répondants envisageaient une baisse du chiffre d’affaires sur l’année complète. Si l’on cible les entreprises agroalimentaires, 30 % d’entre elles envisageaient une baisse allant de 0 à 15 % et 7 % une baisse supérieure à 15 %. Un gros tiers estimaient que leur chiffre d’affaires serait stable.
Autre élément d’analyse, l’année 2020 n’aura pas été la même selon la taille des entreprises. Les ETI et les grands groupes vont globalement avoir un chiffre d’affaires 2020 en légère régression ou bien en stabilité. Du côté des TPE et des PME, c’est le grand écart. Certaines estiment que leur chiffre d’affaires va progresser de plus de 15 % et d’autres qu’il va baisser de plus de 20 %. « Les plus grandes entreprises sont sans doute plus résilientes par la diversité des marchés servis. Elles ont pu se retourner vers les marchés les plus porteurs, ce que n’ont pas pu faire les entreprises dépendantes d’un seul circuit ou d’un seul produit », analyse-t-il.
Une attention plus forte au retour sur investissement
« Pour 2021, tout le monde espère un retour à meilleure fortune », confirme Jean-Luc Perrot. Près de 60 % des entreprises agroalimentaires ayant répondu projettent une augmentation de leur chiffre d’affaires par rapport à 2020 (et plus du tiers comptent sur une meilleure rentabilité). Par nature très engagée dans la recherche et l’innovation, la communauté des adhérents du pôle Valorial croit toujours dans les vertus de la R&D. Du côté des entreprises agroalimentaires, 58 % déclarent que leurs activités de recherche et d’innovation seront au niveau de 2020 et les 42 % restants visent des perspectives d’augmentation.
Mais la nature même des projets pourrait évoluer. « La recherche et l’innovation seront au cœur des outils de relance, mais il y aura une attention plus forte aux projets R&D ayant l’assurance d’un retour sur investissement avéré », commente Jean-Luc Perrot. Il poursuit : « la sélectivité sera probablement très forte en fonction de la capacité à générer de l’impact, en termes de business, de la rentabilité ou des gains de productivité ». Le tout dans un temps relativement court. Selon l’étude, pour près de la moitié d’entre eux, une priorité sera donnée à des projets ayant des retombées économiques ou des impacts positifs sur le court terme, une démarche de « quick win ». Les adhérents suggèrent un renforcement des projets collaboratifs et collectifs, en particulier avec leurs clients et leurs fournisseurs. « La R&D va certainement être plus bornée et plus challengée avec des démarches plus processées. L’étude fait apparaître une forte volonté d’aligner davantage les choix R&D avec la stratégie de l’entreprise ».