Les nouvelles priorités de la politique de l'alimentation

14 octobre 2014 - Pierre Christen

Stéphane LE FOLL, Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, lors de la conférence de presse de présentation des priorités de la nouvelle politique publique de l’alimentation — suite à l’adoption de la loi d ‘Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, à Paris le mardi 7 octobre 2014. Photo Yann Cainjo

 

« Les enjeux sociaux, économiques, sanitaires et environnementaux justifient le renforcement de l'intervention publique en matière d'alimentation », a déclaré Stéphane Le Foll. Après avoir rappelé l'importance du modèle alimentaire français et la nécessité de le préserver, le ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, a présenté la semaine dernière les priorités de la nouvelle politique de l'alimentation. Les quatre axes structurant sont :

  • la justice sociale
  • l'éducation alimentaire de la jeunesse,
  • la lutte contre le gaspillage alimentaire,
  • le renforcement de l'ancrage territorial des actions menées.

Quatre priorités qui, selon le ministre ,aspirent à faire de l'alimentation un axe de la citoyenneté; notamment à travers une meilleure prise en compte de la durabilité des modèles de production et de la préservation du lien social (Retrouvez ici les priorités détaillées).

Le ministre a notamment mis l'accent sur la restauration collective, qui concerne 10 millions de personnes par jour. Il a annoncé sa volonté de finaliser un accord collectif portant sur des engagements en termes d'amélioration de l'offre alimentaire, de lutte contre le gaspillage et de promotion du patrimoine alimentaire en renforçant la présence de produits français et de proximité. Un objectif que la réglementation encadrant les appels d'offre doit rendre possible.

Différents ministères sont impliqués dans ces objectifs, éducation nationale (socle commun de connaissances en alimentation), justice (amélioration de l'offre alimentaire en milieu carcéral), défense (approvisionnements des armées) et santé. Le ministre a indiqué que la loi de santé publique à venir insistera sur la nécessité de promouvoir un environnement favorable à la santé via l'éducation à l'alimentation et à la nutrition notamment en milieu scolaire. Visiblement le projet d'utiliser des codes couleurs pour l'étiquetage nutritionnel n'est pas encore arbitré.

Proposition concrète, le ministre a annoncé le lancement d'un appel à projet, doté de 600 000 euros, pour des initiatives innovantes , portées dans un des quatre domaines par des acteurs publics ou privés (Pour en savoir plus, cliquez ici).

Ces annonces ont été bien accueillies par l'Ania (Association Nationale des Industries Alimentaires), qui dans un communiqué indique adhérer aux quatre axes de travail choisis. « Nos entreprises s'inscrivent dans cette volonté de défendre nos filières, nos terroirs, nos savoir-faire au service des consommateurs tout en participant au rayonnement de notre modèle alimentaire », a réagit Jean-Philippe Girard, président de l'Ania. Il a ajouté : « Notre alimentation comme l'a souligné le ministre participe à un des fondements de la citoyenneté. Il est donc indispensable de protéger les acteurs qui l'animent au quotidien ».

L'Ania accueille ainsi positivement l'initiative des ministres Stéphane Le Foll et Emmanuel Macron de réunir les acteurs de la grande distribution et les producteurs agroalimentaires afin de « lutter ensemble et en coresponsabilité contre la course aux prix les plus bas ». Une initiative d'autant plus urgente qu'en l'espace de quelques semaines les deux accords de coopération Auchan-Système U et Casino-Intermarché (Lire ici et ici) ont accru le déséquilibre entre distributeurs et industriels laissant présager de négociations commerciales 2015 particulièrement difficiles.

Parallèlement, le ministre a présenté son budget 2015. Le projet de loi de finances pour l'année prochaine prévoit de doter le ministère de près de 4,7 milliards d'euros en crédits de paiement, une baisse de 4,1 % en lien avec l'effort de réduction de la dépense publique. En termes d'autorisations d'engagements, il augmente de 4 %, ce qui conforte dans la durée la capacité d'engagement sur ses missions prioritaires. Dès 2015, ce budget prévoit 729 millions d'euros d'allégements de charges sociales et fiscales supplémentaires pour les secteurs agricole et agroalimentaire. Ils vont s'ajouter aux 662 millions d'euros déjà alloués avec le CICE en 2014.

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