Management. Passez en mode sécurité !
Halte aux idées reçues ! « La sécurité coûte cher et ralentit la production » : ce préjugé prévalait il y a quelques années. Aujourd’hui, les industriels ont pris conscience que l’investissement dans la prévention est plus rentable que de payer le lourd tribut dû aux conséquences des accidents du travail. En 2009, la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés (Cnamts) a enregistré 5 845 407 journées perdues par incapacité temporaire dans le secteur agroalimentaire.
Des indices de fréquence à la baisse
« Les mentalités ont évolué, explique Jean-Paul Liot, ingénieur-conseil à la direction des risques professionnels de la Cnamts. Nous sommes dans l’ère où santé et sécurité sont des valeurs dans la société : bien manger, faire du sport, l’importance du bien-être, etc. » En agroalimentaire, les indices de fréquence sont globalement à la baisse : 50,14 ‰ en 2009, contre 52,11 ‰ en 2008. Les filières des produits carnés et de la boulangerie-pâtisserie restent toujours surexposées.
Mobilisation nationale contre les risques psychosociaux
Depuis 2002, le code du travail associe aussi la santé mentale à la protection des salariés. En octobre 2009, le ministre du travail avait annoncé un plan d’urgence pour la prévention du stress au travail. Le deuxième plan gouvernemental « santé au travail » 2010-2014 les a donc intégrés en considérant qu’ils expliquaient 10 % des dépenses de la branche accidents/maladies professionnelles. Une sensibilisation est prévue dans les écoles et les universités et une intégration du sujet dans les formations des cadres en ressources humaines.
La prévention reste un pilier
La prévention reste également un pilier car la sensibilisation combat l’accoutumance. On peut lire dans les textes évolutifs des lois un appel à la sensibilisation, comme le règlement CLP (Classification, labelling and packaging of substances and mixtures) l’est pour le risque chimique. Goulven Tilly, spécialiste du risque chimique (groupe Prévor), considère quant à lui que l’intégration de la sécurité dans la politique de l’entreprise dépend du pouvoir décisionnaire conféré à la personne en charge de la sécurité. « Le chargé de prévention aura du poids s’il est rattaché à la direction, fait-il valoir. S’il dit d’arrêter la production, elle s’arrêtera. En revanche, un chargé de sécurité qui n’a pas de pouvoir hiérarchique ne pourra pas dépasser sa fonction de sensibilisation ».
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