Matines s’adapte à l’évolution du marché de l’œuf en France
La direction de Matines a présenté mi-mars 2020 un projet d’adaptation de son organisation industrielle de conditionnement d’œufs coquille ainsi que de ses fonctions administratives et commerciales. Malgré des efforts significatifs entrepris ces dernières années, la filiale du groupe Avril a enregistré en 2019 d’importantes pertes. Ces difficultés s’inscrivent dans un contexte de mutation profonde du marché de l’œuf en France. Selon Nielsen, les ventes d’œufs standards (issus de poules élevées en cages) en grandes et moyennes surfaces ont chuté de 12,9 % sur l’année 2019. Les œufs alternatifs (issus de poules élevées au sol, en plein air ou en bio) devraient quant à eux représenter 71% du rayon œufs d’ici 2022. De plus, dans un marché où l’offre est abondante, les négociations tarifaires annuelles n’ont pas permis à Matines de trouver un équilibre rentable entre l’évolution de la demande et la nécessaire adaptation de son offre.
Dans ce contexte, la société entend accélérer le développement de son offre d’œufs alternatifs avec les marques Matines et Mas d’Auge ainsi qu’avec ses marques régionales. En octobre 2018, elle a annoncé que, d’ici 2025, l’intégralité des œufs qu’elle commercialise serait issue de poules élevées au sol (code 2), en plein air (code 1) ou selon le mode de production biologique (code 0). Un engagement étendu en juin 2019 à l’ensemble des œufs produits, commercialisés ou utilisés par le groupe Avril. Ceci nécessite l’adaptation et le redéploiement de l’activité de Matines. Selon le projet dévoilé mi-mars 2020 :
- le centre de Naizin (Morbihan – 38 salariés) serait renforcé grâce à un investissement de 3,4 millions d’euros visant à moderniser l’outil de production,
- le centre de Trémorel (Côtes-d'Armor – 63 salariés) serait recentré sur le lavage et une activité de stockage actuellement sous-traitée. 12 postes sont concernés,
- les fonctions administratives et commerciales de Matines seraient rassemblées sur les sites du groupe Avril à Bruz (35) et Saint-Gérand (56),
- le centre de Montoldre (Allier – 7 salariés) arrêterait son activité de conditionnement d’œufs. La direction s’engagerait à réduire les pertes nettes d’emploi en proposant des postes de reclassement au sein du groupe Avril. Ce projet impliquerait 41 suppressions de poste et 28 modifications de contrats de travail de postes administratifs et commerciaux. Il s’accompagnerait de mesures personnalisées d’aide à la mobilité.