Affichage environnemental
Près de 70 entreprises agroalimentaires retenues pour l'expérimentation
À compter du 1er juillet 2011, comme le prévoit le Grenelle 2, 168 entreprises expérimenteront pendant un an l’affichage environnemental sur 1000 produits de grande consommation. Parmi elles, plus de 70 industries agroalimentaires et enseignes de la distribution ont été retenues par le Ministère de l’Écologie. Ce qui fait de l’agroalimentaire le premier secteur participant.
De la PME au groupe international
Parmi les industriels sélectionnés, on trouve la biscuiterie Filet Bleu (groupement les Mousquetaires), lauréate du Prix de l’Usine alimentaire durable 2011, ainsi que les sociétés Meralliance, Triballat-Noyal et St-Amand-Les-Eaux, toutes trois candidates au même Prix.
Les PME cotoîent les groupes internationaux. Font par exemple partie de l’expérimentation : Aoste, Bonduelle, Martinet, Euralis, Glon, Lesieur, Nestlé France (café), St Hubert, Cereco mais aussi les Boulangeries Jean-René et Éric Launay, les salaisons Jouvin et Santana fruits. Dans le secteur des boissons, on trouve Coca Cola, Pepsico, Orangina Schweppes, Refresco, Eckes Granini, Heineken, Kronenbourg, Danone (eaux) et Nestlé Waters.
Une dizaine de distributeurs et grossistes agroalimentaires ont aussi été retenus tels que Atac, Auchan, Boulanger, Carrefour, Casino, Monoprix, Biocoop, Les Mousquetaires, Picard Surgelés et Pomona.
L’Association nationale des industries alimentaire (Ania) a indiqué qu’elle se félicitait que plusieurs secteurs collectifs (producteurs de jus de fruits, entreprises locales, etc.) aient été retenus. Elle compte développer un guide de bonnes pratiques afin de définir des règles communes pour ses adhérents.
Comment les entreprises vont-elles participer à l’expérimentation ? Chacune d’entre elles va réaliser ou finaliser ses analyses environnementales – analyses de cycle de vie (ACV) en particulier - sur les produits sélectionnés afin de pouvoir démarrer la communication vers le grand public à partir du 1er juillet 2011. Pendant un an, chaque entreprise testera différents supports de communication (site internet, téléphonie, affichage sur le lieu de vente ou sur le produit, etc.) et représentations visuelles. Cette expérimentation fera l'objet d'un rapport gouvernemental remis au Parlement.
Affichage multi-critères
Décalé de six mois avec une phase d’expérimentation pour faire face aux lacunes méthodologiques et permettre de consolider les bases de données, l’affichage environnemental a pour objectif d’informer le consommateur de l’impact écologique de ses achats. L’originalité de l’expérimentation française est mettre en place « une démarche multi-critères qui nous renseigne pleinement sur l’empreinte écologique de nos achats », souligne Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle doit donc prendre en compte les facteurs d’impact du changement climatique (consommation énergétique, émissions de GES) mais aussi de la biodiversité, des ressources en eau et en matières premières non renouvelables, etc. (Lire Process alimentaire, juin 2010, p.90 « Le casse-tête de l’affichage environnemental »).
En agroalimentaire, plusieurs initiatives ont déjà vu le jour depuis trois ans, en grande majorité sur le critère carbone. Pionnier, Casino a mis en place son Indice Carbone dès juin 2008, Leclerc utilise quant à lui le ticket de caisse pour informer ses clients dans le Nord Pas-de-calais. Alter Eco a lancé sa gamme « Objectif Zéro Carbone » avec des produits estampillés « Produits compensés carbone ».
Une étude, menée en 2010 par l’Ania, la FCD et l’Ademe sur 150 produits alimentaires, a mis en évidence plusieurs conditions de réussite d’un tel affichage. Parmi elles, la transmission correcte des données tout au long de la chaîne de production, de transformation et de distribution, ainsi que l’accès gratuit de données publiques fiables.