« Aujourd’hui, et compte tenu du comportement des distributeurs qui jouent la montre ou qui ignorent les demandes de renégociations des industriels, nous sommes inquiets de l’évolution des discussions », déclarent Jean-Philippe André, président de l’Ania et Dominique Chargé, président de la Coopération Agricole.
Les entreprises agroalimentaires font aujourd’hui face à une situation particulièrement difficile liée à des tensions d’approvisionnements, tant sur les matières premières agricoles que sur les intrants industriels. Dans un même temps, toute la filière alimentaire subit une désorganisation logistique mondiale, accentuée par la guerre en Ukraine et par la récente paralysie du port de Shanghai.
Alors que la France bénéficie d’une inflation deux fois moins importante que le reste des pays Européens, les fournisseurs regrettent l’absence de considération et d'objectivation côté distribution. « La position et les discours de certains distributeurs sont inacceptables. Il n’y a pas d’effets d’aubaine de la part des industriels. Après huit années consécutives de déflation et de destruction de valeur, il est vital pour la filière et son économie de commencer à recréer de la valeur », plaident-ils. D'autant que les prévisions indiquent une persistance de la tendance haussière.
Le constat est qu'aujourd’hui les dispositifs prévus par la loi ne permettent pas de prendre en compte l’accumulation des hausses subies sur tous les postes de coûts. L'urgence pour les transformateurs et l'amont agricole est donc leur répercussion urgente sur la base de tarifs révisés, pour éviter la faillite aux entreprises les plus fragiles. C’est pourquoi, Jean-Philippe André et Dominique Chargé s’unissent pour demander l’application immédiate du contenu de la charte d’engagements. « Nous appelons les distributeurs à prendre en compte la gravité de la situation, et la réalité d’un contexte subi et non souhaité. Les renégociations doivent aboutir rapidement et permettre à toutes les entreprises d’absorber ce choc de hausse. C’est ensemble aujourd’hui que nous pouvons et devons concrétiser la reconquête de la souveraineté alimentaire. Il est urgent et critique de respecter l’ensemble des maillons de la chaîne alimentaire », concluent-ils.