Exit Stéphane Travert (Lire ici). Le Normand ne fait pas partie du gouvernement Edouard Philippe 2. Il aura pourtant porté avec énergie les Etats Généraux de l'Alimentation jusqu'à son aboutissement, la loi Alimentation. Et part à un moment crucial, juste avant la publication des décrets et ordonnances, qui détermineront l'efficience de la loi. Ses détracteurs lui auront reproché sa « trop grande proximité avec la FNSEA » ou bien sa position «trop complaisante envers le glyphosate ».

Didier Guillaume est le nouveau ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. Crédit photo : Pascal Xicluna/agriculture.gouv.fr

Pour le remplacer, le Premier ministre a fait le choix de Didier Guillaume. Comme Stéphane Travert, cet homme politique provient des rangs du Parti Socialiste, dont il s'est détaché début 2018, annonçant même son retrait de la vie politique avant de revenir sur sa décision. Il est élu depuis 2008 sénateur de la Drôme, un département pionnier de l'agriculture biologique. Il a cependant dès ses premiers jours fait montre d'un certain pragmatisme vis-à-vis des pesticides déclarant à l'antenne de RTL que c'est aux scientifiques de faire la preuve ou non des conséquences sur la santé des pesticides. Une déclaration qui lui a déjà attiré les foudres des écologistes.

Du côté de l'Ania, l'association porte-parole de l'industrie agroalimentaire, l'enjeu du moment est de «s’assurer que la loi [Alimentation], maintenant qu’elle a été votée, soit effective et donc contrôlée, et que les abus éventuels soient lourdement sanctionnés. La loi du plus fort ne doit plus être la règle, il en va de la survie de tous les maillons de la filière et de l’intérêt des consommateurs ».