Santé Publique France a publié mi-mars son rapport sur la surveillance des toxi-infections d’origine alimentaire (Tiac) en France pour l’année 2019. L’Agence relève au total 1783 Tiacs (+ 9 % versus 2018) déclarées en France, affectant 15 641 personnes dont 609 se sont retrouvées à l’hôpital et 12 sont décédées. Leur nombre est ainsi toujours en hausse, mais l’augmentation est moins forte qu’en 2018 (+24 %). Pour Santé Publique France, l’augmentation des déclarations explique cette hausse continue.
De manière générale, un agent pathogène a été confirmé dans 22 % des cas et suspecté dans 62 % d’entre eux en 2019. « Ces chiffres sont similaires à l’année précédente », indique Santé Publique France.
Salmonella reste l’agent pathogène le plus impliqué dans les cas de contaminations répertoriés. La bactérie a été retrouvée dans 36 % des tiacs avec agent pathogène confirmé. D’après le rapport, S. Typhimurium constitue le variant le plus retrouvé (32 % en 2019 contre 19 % en 2018), reléguant S. Enteridis à la seconde place (25 % en 2019 contre 30 % en 2018). Ainsi, sur 8 alertes produits mises en œuvre par la Direction générale de l’alimentation (DGAL), trois d’entre-elles liées à S. Typhimurium concernaient des produits de charcuterie, de volaille et des fromages au lait cru. Par ailleurs, une saisonnalité des Tiacs liées aux salmonelles est observée : 61 % d’entre-elles ont eu lieu entre juin et septembre.
Un pic d'infections à norovirus
L’année 2019, et en particulier la saison hivernale, a également été marquée par un pic d’infections liées à la contamination de coquillages et d’huîtres par des norovirus. Au total, 134 cas de Tiacs ont été notifiées au mois de décembre 2019 (versus 4 et 30 cas sur les mois de décembre et janvier des hivers précédents). Ce qui s’est soldé par une succession de rappels dans plusieurs exploitations et par la fermeture d’une trentaine de zones de pêches jusqu’en janvier 2020.
Les agents pathogènes les plus fréquemment suspectés restent les agents toxiniques (Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens). Ils représentent 69 % des Tiacs pour lesquelles un agent a été suspecté. Enfin, dans 16 % des infections déclarées, aucun pathogène n'a pu être mis en évidence, ni suspecté sur la base des informations épidémiologiques et cliniques.
Concernant les denrées suspectées d’être incriminées, il n’a pas été possible de faire un lien direct avec une catégorie de produits particulière dans 43 % des cas où un agent pathogène a été confirmé ou suspecté. « Dans ces cas précis, les aliments étaient multiples, composés de divers ingrédients ou étaient des plats cuisinés (salades composées, pizzas, sandwichs, buffet…). Ce qui n’a pas permis de mettre en évidence une catégorie de produits particulière », indique Santé Publique France. Outre la consommation de coquillages (13 % des Tiacs), plusieurs produits ont été suspectés, comme la viande (9 %), les volailles (7 %), les poissons (7 %), les œufs et produits à base d’œufs (6 %), les produits de charcuterie (5 %), les produits laitiers (3 %), et les crustacés (2 %). Tandis qu’aucun aliment n’a pu être mis en cause dans 5 % des d'entre elles. A noter que pour 30 % des toxi-infections liées à Salmonella, la consommation d’œufs ou de produits à base d’œufs crus ou peu cuits (mousse au chocolat, tiramisu, pâtisseries, mayonnaise, etc.) a été pointée du doigt.
Comme en 2018, l’apparition de ces infections alimentaires a été majoritairement observée dans les foyers (+ 21 %) et en restauration commerciale (+ 14 %). « Les non-conformités les plus fréquemment relevées sont liées à un équipement défectueux ou inadapté, suivi par un non-respect des règles d’hygiène ou une manipulation inappropriée des aliments par un membre de la famille ou du personnel. Une contamination des matières premières ou des des produits intermédiaires ou finis a été identifiée dans près d'un tiers des Tiacs où des non-conformités ont été relevées », indique Santé Publique France.
Pour rappel, les chiffres diffusés par Santé Publique France font suite aux données de déclaration obligatoire, après consultation chez un médecin. Ce qui signifie que les données sont probablement sous-estimées.
Le rapport est à lire dans son intégralité ici.