Qualité
Une nouvelle solution enzymatique permet de détruire les biofilms
La société belge Realco spécialiste en biotechnologie environnementale et nettoyage enzymatique vient de créer un nouveau système d’élimination des biofilms pour l’industrie agroalimentaire. Ce nouveau procédé repose sur la découverte d’une enzyme qui va faire l’objet d’un dépôt de brevet cette année. Il a été mis au point dans le cadre d’un programme de recherche baptisé Netzym impliquant l’Université Catholique de Louvain en Belgique et l’INRA de Lille en France.
Cocktail enzymatique
Realco donne quelques détails sur son nouveau produit : « Il s’agit de l’association de deux produits (Biorem A et Biorem 10) qui crée une base alcaline détergente (alcalin léger tamponné, contenant des tensioactifs d’origine végétale) et à laquelle est intégré un cocktail enzymatique innovant. » Les tests effectués en laboratoire et sur une installation pilote de nettoyage en place sur 67 souches bactériologiques - dont les plus communes rencontrées en agroalimentaire (E. coli, Listeria…) - montrent que les résultats sont autant quantitatifs que qualitatifs avec une destruction complète du biofilm. La solution nettoyante présente une efficacité de nettoyage au moins équivalente à celle d’un traitement à la soude de 0,5% à 45°C. Par ailleurs, Realco a pu démontrer qu’il ne subsistait aucune action enzymatique résiduelle dans les installations après ce traitement.
Cibler les activités enzymatiques
Pour obtenir ces résultats, le laboratoire de Génie des procédés et technologie alimentaires de l’INRA de Lille a testé onze activités enzymatiques différentes, dont cinq ont été retenues pour leur aptitude à décrocher des biofilms particulièrement adhérents cultivés dans différents milieux en laboratoire ou alimentaires (lait, extraits de viandes ou de soja). Les chercheurs ont ainsi pu démontrer la spécificité des activités enzymatiques en fonction des souches bactériennes présentes dans les biofilms. Par exemple, les protéines de la matrice d’un biofilm formé par Pseudomonas fluorescens sont dégradées avec l’action d’une protéase. Au contraire, les protéines formées par une souche de Bacillus mycoïde ne sont que partiellement détruites.
Realco mène actuellement une nouvelle série d’essais pour comparer l’efficacité de son cocktail enzymatique avec un traitement de nettoyage par la soude (2%) à 60°C. En parallèle, la société a démarré plusieurs tests dans des unités de production agroalimentaires avant la mise sur le marché de la solution dans les prochains mois.