Ania : Richard Girardot offensif pour la défense des entreprises alimentaires

Le nouveau président de l’Ania, Richard Girardot, n’a jamais eu la langue dans sa poche. Sur son blog, en tant que p-dg de Nestlé France, puis désormais chairman du groupe et dans les faits dévoué à plein temps à l’Ania, il n’hésite jamais à défendre la première industrie du pays, championne de l’export, premier employeur industriel, et s’il le faut à ferrailler y compris avec les distributeurs, ce qui lui a valu le qualitatif de « meilleur ennemi de Leclerc », par nos confrères de Linéaires.

Le 11 septembre, il a présenté un plan d’action offensif pour son mandat de trois ans, avec une priorité claire : « lutter contre les attaques caricaturales et incessantes contre l’alimentation ». « Nous n’en pouvons plus de subir la défiance entretenue alors que nous sommes plébiscités dans le monde. Les responsables des 18 000 entreprises travaillent tous les jours pour proposer une alimentation saine, sûre et durable, c’est notre mission et nous l’assumons avec responsabilité » a-t-il martelé.

Pas de langue de bois au rendez-vous. Richard Girardot revendique le métier de transformateur. « Oui, dans nos sites de production, nous cuisinons à grande échelle, et bien plus largement, nous accompagnons les grandes évolutions de la société depuis des décennies : urbanisation, hausse de la démographie, loisirs, ... ».

Parmi les priorités de l’Ania, le nouveau président, qui a succédé à Jean-Philippe Girard en juin 2018, met en avant l’optimisation de la qualité des produits, sans sacrifier le plaisir, tout en soutenant une pédagogie sur l’équilibre nutritionnel et sur la prévention. Et pour répondre aux attentes de transparence et de traçabilité des consommateurs, l’organisation passe à la vitesse supérieure avec un projet unique de base de données. Elle rassemblera toutes les informations fiables et utiles sur les produits. Une tentative de réponse à la multiplication des bases de données influençant les consommateurs, de Yuka à U.

Mettre fin à la destruction de valeur

Surtout, alors que la loi Alimentation passe en seconde lecture à l’Assemblée Nationale, le président de l’Ania a appelé à mettre fin à la destruction de valeur. « Entre la hausse du coût des matières premières, la hausse du coût de production, et la baisse continue des prix des produits alimentaires, près de 7 milliards d’euros ont été détruits en cinq ans. Résultat : notre industrie décroche. Aujourd’hui, il faut malheureusement en passer par une loi, à adopter en urgence, et tous les abus devront être sanctionnés ». Se montrant satisfait de l’augmentation du seuil de revente à perte et de l’encadrement des promotions, prévus par ordonnance une fois la loi adoptée, Richard Girardot s’est montré toutefois inquiet sur le timing, trop long, et s’est déclaré vigilant quant au respect de la loi prochainement adoptée.

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