De meilleures conditions de travail pour les salariés en abattoir, une harmonisation de la réglementation et la responsabilisation des consommateurs. Voilà les principales préconisations du Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui a publié le 27 novembre dernier son avis sur le bien-être animal. « Cette question est devenue une véritable préoccupation de société mais aussi, au-delà, une question d’ordre économique, politique, culturelle environnementale », soulignent les membres du CESE.
Accompagnement physique et psychologique des salariés en abattoirs
Ils pointent du doigt le manque d’accompagnement des salariés dans l’abattoir. « Ces salariés sont exposés à de nombreuses difficultés dans l’accomplissement de leurs missions (répétitivité des tâches, pénibilité de l’environnement, intensité des cadences, risques psychosociaux). Les trois quarts des salariés souffrent de troubles musculo-squelettiques », estiment-ils. L’avis recommande ainsi de mettre en place des conventions collectives et accords de branches prévoyant la réduction des cadences, la rotation régulière sur les postes, la diminution du temps de travail et la prise en compte de la pénibilité. Il prévoit aussi la mise à disposition d’équipements ergonomiques, tels que les exosquelettes, et de matériel adapté en état de fonctionnement optimal. La mise en œuvre d’un suivi psychologique et d’une protection juridique sont également évoqués.
Un étiquetage contrôlé par les autorités
Concernant la communication auprès des consommateurs, l’avis préconise un étiquetage contrôlé par les pouvoirs publics pour fournir une information claire quant aux conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux, de la viande brute ou intégrée dans les plats cuisinés. Certaines initiatives ont déjà vu le jour sur ce plan à l’instar de l’« Étiquette Bien-être Animal » pour les poulets de chair, portée par le groupe Casino et plusieurs ONG dont CIWF (Compassion in World Farming). Pour les membres du CESE : « cette initiative ne bénéficie pas d’une reconnaissance officielle assurant l’impartialité de ses résultats et leur contrôle. De plus, elle est susceptible de se retrouver en « concurrence » avec d’autres initiatives privées analogues, fondées sur des méthodes, des critères et un étiquetage différents, susceptibles de créer de la confusion ».
L’avis prévoit aussi d’harmoniser la réglementation européenne, en rendant obligatoire l’étourdissement (réversible ou effectué immédiatement après le geste rituel) pour concilier les rites et la réduction de la souffrance au moment de la mise à mort. Le CESE invite aussi à inclure la dimension bien-être animal dans les accords de libre-échange dans le but d’interdire les importations de viande ne répondant pas aux normes en vigueur en Europe.
Au total, l’avis contient 21 préconisations. Le gouvernement devrait de son côté annoncer prochainement de nouvelles mesures en faveur du bien-être animal.