Alimentation : le digital prend une place croissante
Du 19 au 20 mars, le salon M.A.D.E. aura lieu à Paris Porte de Versailles. Cet événement à taille humaine, implanté au cœur de Paris, est en passe de réussir sa ré-orientation stratégique, sous la houlette de l’équipe GL Events menée par Sébastien Gillet et Julie Voyer. L’ex-MDD Expo désormais dédié aux marchés porteurs de la co-création attend 4 500 visiteurs pour une offre présentée par 450 exposants, en hausse de 10 % par rapport à 2018. « C’est la première fois que nous progressons, le pari est en train d’être gagné », se réjouit Sébastien Gillet.
En lien avec ses quatre experts partenaires (Sophie de Reynal, Freddy Thiburce, Olivier Bitoun et Fabrice Peltier), le salon est placé sous la thématique du « phygital » en lien avec les nouvelles mobilités et les nouvelles consommations. « Nous allons traduire dans l’événement cette tendance. Elle passe par des solutions digitales qui impactent toute la chaîne de valeur », explique Julie Voyer.
Une étude Médiamétrie commandée pour le salon illustre la place croissante du digital dans la consommation. Premier enseignement, 84,2 % des Français utilisent Internet au moins une fois par mois. L’usage via un ordinateur concerne 68,3 % des répondants. Les proportions pour les mobiles et les tablettes sont aussi très significatives, respectivement de 64,6 % et 40,3 %. « Au quotidien, c’est véritablement le mobile qui est utilisé davantage que l’ordinateur », pointe Jamila Yahia-Messaoud, directrice du département Consumer Insights de Médiamétrie. Elle ajoute que 822 000 nouveaux cyberacheteurs ont été enregistrés en 2018, portant le total à 38,2 millions de Français, dont 12 millions dans l’alimentaire.
Le drive et la livraison de repas
« Dans le domaine alimentaire, les services qui sont utilisés sont avant tout le drive et la livraison », précise-t-elle. Au cours des douze derniers mois, 38 % des Français ont utilisé un site de suggestion de recettes, 20 % un site de recommandation de restaurants, 18 % un site de commande de repas à retirer ou livrer et 17 % un site de réservation de restaurants.
14 % des répondants pratiquent l'achat en ligne pour les produits d’épicerie et 10 % pour les produits frais. Dans le détail des déclarations, les vins ressortent nettement. « La conséquence d’une large offre en ligne. Les thés, gâteaux et surgelés apparaissent aussi », note l’experte.
La création de produits alimentaires personnalisés
Pour Djamila Yahia-Messaoud, ces résultats laissent entrevoir un potentiel de croissance. L’étude Médiamétrie a testé l’intérêt pour une offre en ligne de création de produits alimentaires personnalisés. 37 % des répondants déclarent être prêts à utiliser ce type de service, dont 8 % l’ont déjà fait et veulent le refaire. « Cela démontre un intérêt, mais aussi un besoin d’accompagnement », analyse-t-elle.
Elle ajoute que les usagers sont en quête de conseils et d’informations concernant les produits alimentaires. Ainsi 43 % d’entre eux attendent des conseils et informations de la part de la grande distribution et 21 % une offre de panier alimentaire, des recettes à réaliser et des conseils. 25 % des personnes interrogées veulent des sites et applications pour apprendre à mieux consommer. Et 19 % pensent que les acteurs de l’alimentaire doivent justement se saisir du digital pour aider les consommateurs à mieux consommer.
Lors du salon M.A.D.E., les animations autour du phygital mettront en perspective trois profils type identifiés par Médiamétrie : les pratico-pratiques (40 à 45 % de la population), les créa-novateurs (15 à 20%) et les indécis-suiveurs (35 à 45 %).