« C’est une grande fierté pour nous , déclare Léonard Didiot, directeur du site de Bel à Evron en Mayenne. Le prix Energ’IAA est une belle récompense et une reconnaissance de l’engagement par l’ensemble des salariés de l’usine, mais aussi pour le groupe. C’est un effort commun. Nous remercions EDF, Process Alimentaire et l’ensemble du jury pour cette distinction ».
L’usine, maison mère du mini-Babybel, est engagée depuis longtemps dans une démarche de sobriété énergétique qui repose sur trois piliers : optimiser et réduire les consommations, renforcer l'efficacité énergétique et accélérer la transition vers des énergies d'origine renouvelable. « Il s’agit de nos « 3R » en somme : réduire, réutiliser et recycler. Nous venons de franchir les deux dernières étapes en 2022, avec la réutilisation de la chaleur fatale et depuis juin avec la mise en service de la chaudière biomasse », affirme Léonard Didiot. Cela, en lien étroit avec la stratégie impulsée par le groupe Bel qui place la réduction des émissions de carbone au cœur des enjeux. En témoigne, l’engagement du groupe dans l'initiative privée Science Based Targets Initiative (SBTI), qui fixe des objectifs de réduction des émissions carbone réactualisés en mars 2022 sur la trajectoire +1,5 °C.
Un travail de longue haleine. Depuis 2007, le site s’investit dans la réduction des consommations d’énergies, en lien avec le programme EsaBel (« Energy Saving at Bel »). En 2022, une nouvelle étape a été franchie. Le site combine un système de récupération et des pompes à chaleur. « La chaleur fatale est capturée et réutilisée. Ce qui participe à la baisse des consommations de gaz. Les pompes à chaleur ont ainsi contribué à éviter la production de 1 200 tonnes de CO2 », commente Léonard Didiot.
10 tonnes de vapeur par heure
Depuis 2017, 100 % de l’électricité utilisée dans l’usine est issue de sources renouvelables. Le site s’est également équipé en août 2022 d’une chaudière biomasse de 6,6 MW, qui produit 10 tonnes de vapeur à l’heure. « Ce qui couvre aujourd’hui 80 % de nos besoins thermiques, soit une réduction de 8 500 tonnes d’émissions de CO2 par an. Et qui permet de réduire l’empreinte carbone du site », précise son directeur. Le projet a été financé à hauteur de 50 % par le plan France Relance, le site faisant partie des premiers lauréats de l’appel à projets Chaleur Biomasse Industrie, Agriculture et Tertiaire, pour la décarbonation de l’industrie en mars 2021. La chaudière biomasse est opérée par le prestataire Idex, spécialisé dans les services énergétiques. « Il s’agit d’une location financière. Une fois le contrat décennal passé, nous récupérons la gestion complète de l’équipement », indique Léonard Didiot. La chaudière est alimentée en ressources issues de forêts gérées durablement (déchets forestiers, meubles abîmés, etc.). « En ligne directe avec notre objectif de nous fournir à 100 % en énergies renouvelables », commente-t-il.
Mobiliser les salariés avec la Fresque du Climat
Le site d’Evron ne compte pas s’arrêter là. De nouvelles actions seront mises en œuvre. « Cela va passer par l’amélioration du mix entre la vapeur issue de la biomasse et celle issue du gaz, ce qui passe par une analyse fine de nos consommations pour mieux gérer les pics et éventuellement décaler des démarrages. Toutefois, cela reste plus complexe de décaler d’une heure une production car cela bouscule les habitudes des personnes », tempère Léonard Didiot. Dernière initiative à date, la participation des salariés à la Fresque du climat, qui sensibilise au changement climatique.
Retrouvez la vidéo de la remise du prix en replay. La démarche complète du site de Bel est à découvrir dans notre numéro de Mai 2023.