Négociations commerciales : le « coup de bluff » de Michel-Edouard Leclerc
D’abord sur BFMTV puis sur son profil Linkedin, Michel-Edouard Leclerc a vilipendé les demandes de hausses à deux chiffres exprimées par les transformateurs lors des premiers rendez-vous de la période de négociations commerciales qui vient de s’ouvrir.
« + 9 % pour les biscuits et confiseries, + 9 % pour les charcuteries, +7,5 % pour les poissons surgelés. Et même 12 à 23 % pour les pâtes ! », a inventorié Michel-Edouard Leclerc sur BFMTV, avant de dénoncer « un gros coup de bluff ». Ciblant les multinationales, alors même que la problématique concerne tout le maillon de la transformation, le distributeur, stratège en chef des centres E. Leclerc, a déclaré : « Les multinationales se sont "couvertes" sur la variation des cours de matières premières. Et même si les coûts de transports ont explosé avec le Covid, tout cela n'est pas raisonnable. »
Une sortie d’autant plus incompréhensible que les communiqués et analyses ne cessent de mettre en exergue la flambée des matières premières. La meilleure réponse à l’attaque de Michel-Edouard Leclerc, qui a tout l’air d’un « gros coup de bluff », provient d’un commentaire Linkedin, émis par Bruno Cassan, le président d’Andrésy Confitures. La PME francilienne subit des augmentations impressionnantes : + 40 % pour la fraise française, + 30 % pour l’abricot du Roussillon, + 10 % sur le sucre » de canne, + 6 à 10 % sur les emballages… « Tous ces coûts, s’ils ne sont pas répercutés, sans que nous n’augmentions nos marges ou les salaires de nos collaborateurs qui ont été là pendant la crise pour travailler dans notre usine, sont des coûts réels payés à nos agriculteurs et nos partenaires. Certains coûts, nous les assumons seuls depuis le mois de juin, sans les avoir répercutés. […] Et pour l’instant, personne ne veut en entendre parler… Est-ce normal ? »