L’esprit des Etats Généraux de l’Alimentation semble loin… Les négociations commerciales 2020/2021 signent le retour « au monde d’avant », si l’on en croit les différentes fédérations représentant le monde agroalimentaire (Ania, La Coopération Agricole, Feef, Ilec) qui déclarent, à quelques jours de la fin période de négociation que « le constat, encore le même, est une nouvelle fois partagé par l’ensemble des fournisseurs de la grande distribution : la guerre des prix est encore et toujours la règle ». Alors même que les entreprises font face à une flambée des cours des matières premières, des emballages et aux surcoûts liés aux mesures sanitaires.

« Oui il y a eu des efforts de certains distributeurs, dans certains secteurs mais c’est très loin d’être suffisant pour parler de la « création de valeur » pour l’ensemble des agriculteurs et des entreprises ! », affirme Richard Girardot, président de l’Ania. « Nous saluons les progrès enregistrés dans certaines filières agricoles, mais à moins de s’amplifier dans les huit jours qui viennent, ils ne suffiront pas à sortir nos entreprises de la spirale déflationniste dans laquelle elles sont entraînées depuis huit ans », complète Richard Panquiault, directeur général de l’Ilec (qui représente les grandes marques).

De son côté, l’Adepale demande aussi une revalorisation, qualifiée d’ « impérative » après avoir dressé un constat implacable : « L'ensemble des demandes de revalorisation sont ignorées en dépit des réalités qu'elles sous-tendent pour les entreprises alimentaires françaises. Qu'elles soient liées à des hausses de matières premières ou à des investissements locaux durables et éco-responsables, les demandes de hausse de tarifs sont rejetées et la distribution va même jusqu'à demander des baisses de prix. »