Emballage
Les plastiques biosourcés s'emballent
Selon European Bioplastics, le marché des plastiques biosourcés devrait passer de 1,6 million de tonnes en 2013 à 6,7 millions de tonnes en 2018. Les bio-plastiques non biodégradables vont majoritairement contribuer à cette dynamique. Tandis que le PLA (acide polylactique) s’annonce comme le moteur de croissance des plastiques biodégradables. Ces deux familles de bioplastiques vont notamment profiter de la nouvelle directive européenne réduisant l’utilisation des sacs de caisse à usage unique. En France, ils vont même être interdits à compter du 1er janvier 2016. Seuls seront tolérés les sacs en plastique épais réutilisables et les sacs bio-sourcés.
Vers l'interdiction des plastiques oxo-biodégradables
Les plastiques oxo-biodégradables risquent, quant à eux, de ne pas profiter de cette opportunité de marché tant leur avenir semble menacé. Dans la récente proposition de modification de la directive emballages, un rapport a été commandité par la Commission Européenne pour mesurer l’impact de leur utilisation sur l’environnement. Plusieurs voies se sont même élevées pour interdire purement et simplement ces matériaux au motif que leur fragmentation en micro-morceaux polluerait l’environnement. Et que leur allégation de biodégradabilité serait trompeuse.
Briques Elopak et TetraPak 100 % d'origine végétale
En attendant, les applications d’emballages bio-sourcés se multiplient.Tetra Pak a récemment lancé le Tetra Rex 100 % issu de matériaux renouvelables d’origine végétale. Le groupe a aussi annoncé il y a quelques mois que la totalité de ses emballages produits au Brésil sont désormais composés de polyéthylène basse densité (PEBD) d’origine végétale. Combiné au carton, ce bioplastique développé par Braskem est issu de la canne à sucre et dispose des mêmes propriétés physiques et chimiques que le polyéthylène dérivé du pétrole. En février dernier, Coca-Cola Brésil est devenue la première entreprise à utiliser le nouvel emballage pour ses jus Del Valle, jusqu’alors vendus dans les emballages cartons habituels de Tetra Pak. Suite au succès de ce projet pilote, Tetra Pak Brésil a élargi cette innovation aux 150 autres clients qu’il approvisionne.
Son concurrent Elopak vient également d’annoncer le lancement de briques en carton pour boissons Pure-Pak dont le complexe comprend du polyéthylène biosourcé. Celui-ci ne rentre pas en concurrence avec l’alimentation humaine car il est issu de biomasse de seconde génération (provenant d’Europe).
Imitation du polystyrène expansé en PLA
Parmi les nombreux exemples récents figure également la Sandro’s bio Box développée sur le marché allemand pour l’entreprise Zandonella GmbH. Ce bac de crème glacée certifié Biofoam imite l’aspect du polystyrène expansé mais est, en fait, constitué de PLA (acide polylactique). Même le film rétractable utilisé pour l’inviolabilité ainsi que le film de revêtement de la boîte sont en PLA. « Même dans une voiture chauffée, ce conditionnement conserve la glace en l’état pendant plus d’une heure », avance-t-on chez Zandonella.
Dans les boissons et les eaux, les bouteilles en PET accueillent de plus en plus de matière biosourcée, comme la PlantBottle de Coca-Cola composée à 22,5 % de PET d'origine végétale. Cet été, Fructa Partner (filiale du groupe allemand RihaWeserGold) a, de son côté, lancé la première bouteille d’eau minérale 100 % d’origine végétale sur le marché français : Azurelle. Vittel dispose aussi d’une bouteille 30 % d’origine végétale. Tandis que Danone Eaux travaille, aux côtés d’autres multinationales, au développement du PEF (polyester biosourcé) qui devrait voir le jour en 2017.
Chiffre d'affaires multiplié par quatre d'ici 2020 pour Végéplast
Entre autres exemples, le sucre Daddy adopte aussi depuis un an une boîte à 90 % conçue en PEHD biosourcé, parfaitement substituable au PEHD classique. Les exemples ne manquent pas.Comme sur le marché des dosettes de café où de plus en plus de capsules sont conçues à partir de matières compostables. Suiss Coffee Company a ainsi lancé en 2013 en partenariat avec BASF des capsules en plastique ecovio IS1335. L’entreprise française Végéplast a également mis sur le marché cette année des capsules bio-dégradables compatibles Nespresso (lire Process Alimentaire de juin 2014 p.83). Pour financer son développement, le fabricant d'emballages biosourcés et biodégradables destinés au marché de l'industrie alimentaire lance d’ailleurs une levée de fonds de cinq millions d'euros. L’entreprise située près de Tarbes a réalisé un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros en 2013 et espère atteindre 20 millions d’euros en 2020. En phase avec l’évolution du marché des bioplastiques !