L’Agence Bio a délivré début mars son 19e baromètre de la consommation et de la perception des produits biologiques. D’après l’étude de CSA sur 2100 Français, la filière continue de recruter de nouveaux consommateurs, bien que la dynamique ralentisse. Elle était de +11 % en 2021, contre +15 % en 2020. Globalement, ces nouveaux venus sont jeunes (19 % de 18-24 ans et 18 % de 25-34 ans) et issus de CSP -. Sur ces profils, le frein du prix recule. En moyenne, il est une contrainte pour 70 % des acheteurs de bio (73 % en 2020), mais seulement pour 60 % des 18-24 ans (83% en 2020) et 64 % des 25-34 ans (75% en 2020).
Un recul d'achat en grande distribution
Autre constat de l’étude, 59 % des adeptes de bio disent avoir modifié leurs habitudes d’achat depuis trois ans, notamment en privilégiant les produits locaux et les circuits courts. Ainsi, pour la deuxième année consécutive, le panéliste enregistre une baisse d’achat de produits bio en grandes surfaces (69 % de foyers acheteurs en 2021 contre 74 % en 2020 et 77 % en 2019). Le recul s’explique par une baisse de la consommation de fruits et légumes frais bio, d’œufs bio, des jus de fruits bio et de l’épicerie bio, des produits souvent achetés en grande distribution. En revanche, la dynamique profite aux marchés locaux (35 % des consommateurs bio y font leurs courses, + 11 pts vs 2020) et aux artisans (31 %; + 6 pts). Ils sont portés par la hausse de consommation de veau ou d’agneau, viandes davantage achetées en circuits courts.
Les équipes de CSA ont aussi remarqué que la fréquence d’achat des produits bio est à la hausse : 15 % des consommateurs en mangent tous les jours (vs 13 % en 2020), et 76 % en consomment au moins une fois par mois (73 % l’année précédente). Toutefois, le baromètre souligne une légère baisse du nombre de consommateurs quotidiens souhaitant maintenir leur niveau d’achats en produits bio (77% en 2021 contre 80% en 2020). 9% souhaitent la restreindre.
Parmi les motivations d’achat, la santé reste la première préoccupation, suivie de la protection de l’environnement et le goût des produits. « Cette étude démontre l’exigence croissante des Français dans leur alimentation. La prise de conscience de l’urgence écologique est bien réelle et se reflète sur leurs habitudes de consommation : produits locaux, sans pesticides, de saison, limitation des pertes et du gaspillage et respect de la condition animale… L’engagement en faveur du mieux manger est une préoccupation grandissante des Français », analyse Virginie Huet, co-directrice du département retail & FMCG à l’institut CSA.
50% des consommateurs estiment manquer d'informations
En revanche, les Français estiment toujours manquer d’information : la moitié des sondés déclare ne pas avoir assez d’informations sur le contrôle des produits bio ou sur leur réglementation. Outre le prix, les consommateurs limitent aussi leur achat car ils doutent que les produits soient totalement bio (selon 45 % des acheteurs bio réguliers). 23 % des sondés pensent même que le cahier des charges s’est assoupli (+ 4 pts) ces dernières années.
« Ce baromètre démontre qu’il est plus que jamais nécessaire de lancer une grande campagne d’information globale, pour répondre à l’attente et aux besoins d’information des Français sur les garanties et bienfaits du bio. Rappelons que l’agriculture biologique est le fer de lance de la transition écologique et alimentaire et, à ce titre, doit être un moteur de la transition écologique et alimentaire des Français », termine Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio.