Avec l’avènement du local, la francisation des produits alimentaires est devenue l’un des points de vigilance des autorités. Les services de la Direction départementale de la protection des populations des Côtes-d'Armor ont récemment mis à jour un cas de tromperie sur l’origine de tomates lors de deux contrôles effectués le 28 juillet et le 10 août 2017. « Ce grossiste étiquetait des tomates cerises et des tomates rondes « origine France », alors qu’elles étaient en réalité issues de différentes origines. Le grossiste n’a pas contesté les faits », précisent-ils.
Poursuivi pour délit de tromperie, le grossiste en question comparaissait en fin de semaine dernière devant le tribunal de Saint-Brieuc. En plus de la confiscation des saisies déjà effectuées (248 000 €), le grossiste est soumis à une amende de 200 000 € dont 100 000 € avec sursis pour l’entreprise et 70 000 € (dont 35 000 € avec sursis) pour le gérant. La décision est attendue le 14 novembre 2019.
« La demande pour le local et l’origine France s’est accentuée ces dernières années. Ce qui nous contraint à renforcer notre surveillance », déclare Loïc Tanguy, directeur de cabinet de la la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Les autorités ont révélé au printemps dernier un cas de francisation de kiwis en provenance d’Italie : plus de 15 000 tonnes de fruits étaient concernées par cette tromperie sur l’origine. Une procédure judiciaire a été initiée contre sept entreprises. «L’objectif est de protéger les consommateurs français qui attachent une importance particulière à l’origine des produits qu’il achètent et de protéger les producteurs français contre une forme de concurrence déloyale», indique Virginie Beaumeunier, directrice générale de la DGCCRF.
D’autres produits sensibles sont suivis de près par les autorités. Un trafic important de miels de différentes origines (Chine et UE) a également été révélé. Selon les services de contrôle, 140 000 kg de miel prétendument être d’« origine France » ont été mis sur le marché entre 2015 et 2018 par un logisticien mandaté par une entreprise du Sud de la France.