En 2021, le secteur agroalimentaire comptait 18 968 établissements et employait 423 168 salariés sur tout le territoire (Insee). Les entreprises ont une dynamique d’embauche importante, mais dont la tendance est à la baisse. « Sur l’année 2022, nous avons recensé 31 000 postes à pourvoir aussi bien dans l’encadrement, le management et sur les postes de technicien). Cette même année, nous avons observé une grosse diminution du nombre de candidatures », remarque Mickaël Jacquemin, président de l’Apecita, association paritaire dont la mission est de faire la promotion de métiers de l’encadrement dans la filière.
Selon les derniers chiffres communiqués par Pôle Emploi, deux métiers sont particulièrement recherchés par les recruteurs : la conduite d’équipement de production alimentaire (19,7 %) et les postes d’abattage-découpe des viandes (7,2 %). « Même si la production et la logistique sont en tête, tous les corps de métiers sont sous tension », confirme le président de l’Apecita.
A l’occasion de la troisième édition de la Semaine nationale de l’emploi dans le secteur agroalimentaire, plusieurs actions seront menées sur le territoire. « Cela passe par des actions de communication et l’organisation de webinaires destinés à un public en formation pour le conforter à rester dans la branche », indique-t-il. L’occasion aussi de formuler quelques préconisations. « Nous sommes à ce jour dans une société en mutation. Il y a de fortes attentes sociétales en termes d’agroécologie et de décarbonation, à mettre en avant sur les annonces de recrutement. Cela passe par le développement de la marque employeur, et d’insister dans les annonces sur ce qui a été mis en place dans l’entreprise. A ce titre, nous accompagnons les entreprises dans cette démarche de valorisation pour améliorer leur visibilité », poursuit Mickaël Jacquemin. Autre élément à ne pas négliger, le parcours d’intégration. « Il permet de fidéliser les salariés et les engager pleinement dans l’entreprise », indique-t-il.
Des portes ouvertes dans les usines
Plusieurs événements auront lieu tout au long de la semaine. L’ambition cette année est d’en doubler le nombre pour faciliter la rencontre entre les professionnels du secteur, les demandeurs d’emploi, les personnes en reconversion, les cadres et salariés en recherche de mobilité ou encore les jeunes en réflexion sur leur orientation. Des visites d’usines et des rencontres avec des collaborateurs seront mises en avant pour faire découvrir la réalité des métiers.
« L'agroalimentaire, premier employeur en France, est un secteur accessible à tous qui s’adapte aux évolutions et aux attentes des consommateurs. La filière, riche d’une diversité de métiers, présente des besoins de recrutement importants. Les professionnels du secteur peuvent compter sur les équipes de Pôle Emploi pour les accompagner dans l’identification de nouveaux profils de candidats notamment via des méthodes de recrutement alternatives. À travers cette Semaine nationale de l'emploi, Pôle emploi compte bien s’appuyer sur son réseau pour mettre en avant les métiers de l’agroalimentaire, les opportunités de formation et faciliter les recrutements dans les entreprises », souligne Frédéric Sévignon, directeur régional de Pôle emploi Bretagne.
« Nos 17 000 entreprises, composées à 98 % de TPE- PME réparties sur tout le territoire, sont confrontées à des besoins en recrutement de plus en plus importants. Cette pénurie de main-d’œuvre va s’accentuer avec les nombreux départs en retraite à venir d’ici 2030. Il est donc primordial de faire évoluer nos modes de recrutement, de poursuivre nos actions en faveur de l’insertion professionnelle de tous les publics et de mettre en lumière les différents métiers de notre secteur. Il faut aussi valoriser davantage ces emplois auprès des jeunes : l’alimentation saine et durable, l’innovation permanente, la digitalisation de nos process et l’attractivité économique de nos métiers doivent les motiver à nous rejoindre. À travers les initiatives nationales et territoriales comme la Semaine nationale de l’emploi agroalimentaire, le grand public doit prendre conscience du rôle majeur et des opportunités de notre industrie, engagée pour la France et son rayonnement à l’international », déclare à son tour Jean-Philippe André, président de l’Ania (Association nationale des industries alimentaires).