Dans le cadre du plan de relance, l’Etat mobilise 1,2 milliard d’euros pour accompagner la réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur industriel. Dès septembre 2020, plusieurs nouveaux dispositifs de soutien ont été mis en place sur trois grandes thématiques : efficacité énergétique et décarbonation des procédés, chaleur biomasse, chaleur CSR (combustibles solides de récupération). Le 27 juillet 2021, le gouvernement a annoncé 29 nouveaux projets lauréats, dont :
- Maîtres laitiers du Cotentin à Sottevast (50). La coopérative laitière transforme sur ce site 1 000 000 l/j de lait en fromage frais, crème, beurre et lait UHT. Mené en partenariat avec Certinergy & Solutions, le projet est de moderniser le système de nettoyage en place de manière à économiser de l’eau, des produits chimiques et du gaz naturel (pour porter les solutions de lavage à 65°C ou 80°C). En parallèle, l’usine qui charge 300 camions frigorifiques par semaine va mettre en place des bornes électriques qui éviteront le recours au gasoil non routier pour faire fonctionner les groupes froids lorsque les véhicules sont à quai. Ces investissements permettront une réduction de plus de 700 t de CO2 par an.
- Solaipa à Vimoutiers (61). La laiterie du groupe Lactalis collecte et traite chaque année 200 000 millions de litres de lait auprès de 150 éleveurs locaux. Elle produit aussi de la poudre de lactosérum, de babeurre et de lait 0% à destination de l’alimentation animale. C’est sur cette activité de séchage que porte le projet lauréat. L’évaporateur à thermocompression est remplacé par un modèle hybride à compression mécanique de vapeur. Ceci permet à la fois d’augmenter le rendement du concentrateur et de substituer une partie de la consommation de gaz par de l’électricité. Dans le même temps, la capacité de production devrait augmenter de 15 %. L’opération va générer un gain annuel de 5 945 MWh d’énergie primaire et de 1 580 t de CO2, soit 8 % des émissions du site.
La biomasse a le vent en poupe en industrie agroalimentaire, avec 12 projets sur les 14 lauréats annoncés le 27 juillet.
- Saipol au Mériot (10). La filiale du groupe Avril emploie sur ce site 87 collaborateurs et transforme près de 900 kt/an de graines oléagineuses afin de produire environ 500 kt/an de tourteaux, plus de 220 kt/an d’énergies liquides (Diester et Oleo 100), plus de 20 kt/an de glycérine végétale et plus de 200 kt/an d’huile semi-raffinée pour des débouchés alimentaires ou énergétiques. A l’échelle du groupe, il s’agit de la cinquième installation biomasse en France. Le projet permettra de réduire les émissions de plus de 26 300 t/an de CO2 d’origine fossile.
- Engie – Agronutris à Rethel (08). Depuis 2011, Agronutris élève des insectes et les transforme en ingrédients à destination des animaux domestiques ou d’élevage. Son projet porte sur la mise en place d’une chaufferie biomasse de 2MW sur son premier site industriel en cours d’implantation sur une superficie de 9 ha. L’installation permettra d’éviter les émissions de près de 2 690 t/an de CO2 d’origine fossile, soit 2/3 des besoins.
- Engie – Laiterie de Saint Père en Retz (44). La filiale du groupe Agromousquetaires projette d’implanter une chaufferie biomasse de 3,6 MW pour répondre aux besoins de vapeur du site, en substitution du gaz. Le site traite l’équivalent de 230 millions de litres de lait par an pour la production de lait UHT, de desserts, de crème fraîche et de beurre. La nouvelle chaufferie permettra de substituer environ 80 % du besoin utile en vapeur et d’éviter les émissions d’environ 4 790 t/an de CO2 d’origine fossile.
- Engie – Entremont à Saint Agathon (22). Sur ce site, le groupe Sodiaal traite 315 Ml/an de lait et produit 26 000 t/an de fromage. Le projet lauréat consiste à mettre en place une chaufferie biomasse de 5,3 MW pour substituer du gaz nécessaire jusqu’à présent pour répondre aux besoins de vapeur. C’est la sixième installation biomasse pour Sodiaal en France. L’opération permettra d’éviter les émissions de 6 545 t/an de CO2 d’origine fossile.
- Huit nouveaux sites de déshydratation de luzerne. Depuis 15 ans, les coopératives du secteur sont engagées dans la transition énergétique avec la réduction des consommations par le déploiement du préfanage à plat et la mise en place d’injecteurs biomasse pour substituer le charbon. Avec 15 sites lauréats au total, les principales usines vont assurer une production thermique supplémentaire de plus de 811 400 MWh/an à partir de biomasse, soit une réduction globale des émissions de CO2 d’origine fossile de près de 271 760 t/an.