A un mois des prochaines récoltes, la filière jus d’orange est sous tension. Comme l’alerte Unijus (Union Nationale Interprofessionnelle des Jus de Fruits), les transformateurs font face à une pénurie de concentrés ces dernières semaines. Ce manque de disponibilités touche aussi bien la filière bio que conventionnelle et les commandes auprès des fournisseurs sont désormais sous quotas pour toutes les sociétés désirant en acheter, une situation jamais vue selon Unijus.

En cause, la fin de la saison où les stocks sont bas tandis que la demande se maintient, mais surtout les aléas climatiques qui ont fait chuter la production mondiale. D’après un communiqué de l’interprofession, « la production de Floride n’a jamais été aussi basse suite à l’ouragan Ian en septembre 2022. Alors que la demande américaine en jus d’orange est toujours forte, la production américaine ne cesse de baisser depuis 10 ans pour n’être qu’à 16 millions de boxes en 2022/2023 contre encore 41 millions de boxes l’année précédente et de 134 millions de boxes il y a 10 ans ! La production mexicaine destinée majoritairement au marché américain a elle aussi chuté de 30 % cette année en raison de la sécheresse. C’est également ce qui a été observé en Espagne par manque d’eau. » Le Brésil, 1^er fournisseur mondial est en incapacité d’approvisionner tous les continents, d’où un rationnement vers les filières les plus rémunératrices, comme le pur jus d’orange. Moins valorisés, les concentrés subissent donc des quotas de livraison. De plus, les prix sont au plus haut.

D’après Unijus, la situation pourrait durer jusqu’en octobre 2023, la prochaine récolte étant prévue pour mi-juin, avec pour répercussion, des risques de ruptures chez les distributeurs. « Cette situation s’accompagnera de prix élevés sur ces produits, les prix actuels auprès des fournisseurs étant 50 % plus élevés que ceux proposés l’été dernier », prévient l’interprofession.