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La filière pomme de terre épluche les détails du PPWR

A la suite de l’entrée en vigueur du règlement européen sur la gestion des emballages (PPWR), la filière de la pomme de terre se dit engagée à suivre les différents amendements, tout en remontant des cas particuliers sur la réduction du plastique.
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  • Auteur : Hugo Marc
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Depuis le 8 novembre dernier, toutes les enseignes de distribution peuvent à nouveau conditionner des fruits et légumes sous plastique, suite à l’annulation du décret national visant à réduire les contenants plastifiés sur ce segment . C’était sans compter sur le PPWR (Proposal Packaging and Packaging Waste) qui a un champ d’action sur la réduction de l’impact plastique. 

Par l’intermédiaire du CNIPT (Comité national interprofessionnel de la pomme de terre), la filière se dit engagée et alignée depuis 2020 sur les enjeux de durabilité, notamment sur la réduction du plastique. « Dès le début, la filière a affirmé partager les ambitions gouvernementales en termes de réduction des emballages plastiques » , rappelle Florence Rossillion, sa directrice générale. 

Suppression de plastique sur les volumes inférieurs à 1,5 kg

De nombreux investissements ont été réalisés par les conditionneurs de tubercules sur des solutions en papier kraft, cartons certifiées FSC, emballages recyclés, etc.

« Les professionnels ont réalisé des efforts sur les volumes inférieurs à 1,5 kg, qui sont de plus en plus plébiscités par les consommateurs souhaitant limiter le gaspillage alimentaire » , ajoute Florence Rossillion. Pour rappel, le PPWR interdit l’usage de plastique pour une quantité de fruits et légumes inférieure à 1,5 kg.  

Malgré cet engagement, le secteur est le premier (et sûrement pas le dernier) à faire mention d’exceptions « qui doivent persister pour l’équilibre économique de la filière ». Pour l’avocate en droit de l’environnement du cabinet Osborne Clarke, Joanna Peltzman, « il n’y a pas d’assouplissement possible. C’est un texte qui a déjà beaucoup bougé, pendant deux ans d’aller-retours juridiques, afin d’englober un maximum d’emballage. Aujourd’hui acté, le règlement impose à la filière du conditionnement d’activer des leviers d’action pour se conformer ». 

Des produits « délicats et fragiles » pour la vente en vrac

La demande de dérogation du CNIPT et de l’ensemble du secteur s’articule autour de deux produits :

  • Les pommes de terre primeurs récoltées durant le printemps, avant pleine maturité, sont « des produits délicats et fragiles ». Pour la filière, ces tubercules doivent être « considérés comme des légumes frais s’altérant à l’air et à la lumière ». Pour rappel, les produits catégorisés comme fragiles pour la vente en vrac sont exemptés de toutes règles concernant la réduction plastique. Le syndicat demande donc un retour du contenant plastifié sur cette unité pour éviter la  détérioration du produit à tous les stades de la commercialisation.

  • Les sachets micro-ondables qui ne devraient pas être « considérés comme des emballages » . A ce jour, aucune alternative au contenant plastique existe pour la cuisson des pommes de terre au micro-ondes. « Fabricants et opérateurs ont développé des sachets très techniques qui résistent à la pression de la vapeur d’eau lors de la cuisson » , ce qui facilite la consommation de pommes de terre fraiches pour les jeunes générations. Étant généralement vendue en unités de moins de 1,5 kg pour « une cuisson homogène du produit » , les sachets de tubercules sont, pour le CNIPT, une exception dans l’univers du conditionnement. 

Ce communiqué marque, sans doute, le début d’une série de demandes de tous les secteurs sur des cas particuliers que la Commission européenne n’aurait pas intégré. A savoir maintenant, si des modifications seront apportées lors de la transcription du PPWR en France. Si l’on se réfère à l’avis du cabinet Osborne Clarke, cette transcription ne sera pas sujette à des assouplissements .   
 

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