« Nous voulons inciter les Français à changer de crémerie, sans faire de concession sur le goût ». En disant cela, Hervé Salomon, p-dg d’Upfield France Belgique, explique comment le spécialiste de la margarine souhaite attirer les amateurs de beurre avec des produits 100 % végétaux. Ancienne division d’Unilever vendue au fonds d’investissement américain KKR fin 2018, Upfield (2,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires) revient dans l’actualité avec le lancement de Planta Fin 100 % végétal dans un emballage en papier sulfurisé. « Ceci est une étape majeure dans le développement d'Upfield en France", explique Sylvain Biren, directeur marketing de la société présente dans 95 pays et propriétaire de 17 usines à travers le monde.
Un emballage en papier pas encore recyclable
Ce produit, fabriqué à partir d’huiles végétales, de protéines de haricot mangetout, d’eau, d’arômes naturels et de sel est garanti sans conservateur, sans colorant artificiel ni lactose. Il répond aux trois priorités de l’entreprise que sont le goût, la naturalité et le respect de l’environnement. Sur ce dernier point, Upfield fait un premier pas vers les emballages durables en substituant le plastique par du papier sulfurisé dit biodégradable mais qui n’est, en définitive, pas encore compostable (l’entreprise y travaille). Il n’est pas non plus recyclable. Mais il est exempt de plastique et pèse bien moins lourd qu’une barquette. Surtout, il se rapproche pour la première fois des codes du beurre, dans l’optique d’élargir les usages de la margarine à la cuisine et à la pâtisserie, en plus de convenir aux tartines. Son prix se veut d’ailleurs accessible (1,49 € les 250 g) et sa texture ferme à la sortie du réfrigérateur « mais onctueuse ensuite » imite également celle de son concurrent à base de lait. Bien que végétal, il ne se distingue pas non plus du beurre sur le plan du Nutri-Score, avec une note E. Et ce, malgré une teneur en acides gras saturés moins élevée.
Une empreinte carbone réduite de 70 %
D’un point de vue environnemental, Upfield, qui va afficher le bilan carbone sur 100 millions de ses produits à travers le monde d’ici 2021, avance déjà un chiffre édifiant en faveur de la margarine : son empreinte carbone serait réduite de 70 % par rapport au beurre compte tenu d’une réduction de 50 % de la quantité d’eau consommée pendant son cycle de vie et de 66 % de terres cultivables mobilisées en moins. « Nous pouvons tous transformer notre empreinte environnementale, sans pour autant transiger sur le goût, en prenant conscience du cycle de production de notre consommation : depuis l’agriculture, la production, en passant par le transport, l’emballage et l’utilisation des produits ”, souligne Hervé Salomon. Autant d’arguments sur lesquels le leader de la margarine s’appuiera pour développer ses parts de marché face aux matières grasses animales.