D’après l’observatoire Oléoprotéines, la France est la seconde productrice européenne de légumineuses. Crédit photo Adobe/fidelio -stock.adobe.com

Ingrédients

Terres Univia présente son observatoire des protéines végétales

6 novembre 2023 - Amelie Dereuder

L’interprofession a publié la seconde édition de son observatoire Oléoprotéines sur le marché des protéines végétales et les tendances de consommation humaine en France. Décryptage.

Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales, a présenté en octobre les derniers résultats d’Oléoprotéines. La seconde édition de cet observatoire (basé sur les données 2022) vise à étudier le marché et les tendances de consommation des protéines végétales pour l’alimentation humaine en France. Cette analyse permet de repérer le développement des cultures les plus prometteuses et des nouveaux débouchés.

D’après l’observatoire, 433 000 ha de légumineuses à graines ont été récoltés en France pour une production totale de 0,9 Mt de graines, en baisse de 21%. En cause, des conditions climatiques défavorables, ainsi que de moindres emblavements. Les agriculteurs ont préféré cultiver des céréales et des oléagineux, dont les prix étaient encore très élevés. En conséquence, la France perd sa place de premier producteur de légumineuses de l’Union européenne en 2022, devancée par l’Italie. Elle reste néanmoins première productrice européenne de pois (collecte 462 Mt), 2ème pour le soja (376 kt), 3ème pour la féverole (114 kt) et 4ème pour le lupin (10 kt). La collecte de lentilles atteint 10 kt (dont 30 % en bio) et celle de pois chiche 17 kt. La lentille et le soja bio sont très demandées par les acteurs de l’aval.

Progression en restauration

Les légumes secs bruts progressent de 48 % en restauration hors domicile. D’après Marilou Keck, chargée de mission de Terres Univia, « les volumes achetés par les professionnels de la restauration ont augmenté, parfois de manière importante. Ils répondent à de nouvelles demandes du consommateur et les achats sont stimulés par les politiques de diversification des sources de protéines ». La légumineuse la plus achetée est la lentille, pour sa facilité de mise en œuvre et l’arrivée de nouvelles variétés haut de gamme (corail, beluga). Les restaurants misent aussi sur les légumes secs en conserve, qui évitent les temps de trempage et de cuisson. Il s’agit dans ce cas de haricots secs et de pois chiches.

Autre enseignement, les lois Egalim et Climat & Résilience ont dopé la consommation de protéines végétales bio en restauration collective, malgré un surcoût de 59 % pour ce mode de production.

En distribution, l’inflation a causé une chute de 6 % des ventes de légumes secs bruts (-9 % en bio). La baisse est de 2 % sur les produits appertisés et les tartinables, -6 % sur les produits au soja. Les ventes volumes sont en hausse de 2 % pour les alternatives végétales et en baisse de 7 % pour les plats cuisinés aux légumineuses. A noter, le haricot sec et la lentille restent les légumes secs les plus utilisés dans les plats préparés, tandis que le soja est majoritaire dans les alternatives. Dans ces deux domaines, c’est les produits au pois qui enregistrent les plus fortes croissances (+ 433 % et + 186 %).

L’innovation portée par les alternatives aux produits animaux

Enfin, le baromètre a aussi fait le point sur l’innovation mondiale dans les oléoprotéagineux. 1,1 milliard d'euros ont été investis en 2022 pour développer les produits aux protéines végétales. En France, l’année a été marquée par plusieurs levées de fonds par des start-up travaillant sur des alternatives à la viande. Au niveau mondial, les start-up misent sur le soja et le pois. Les haricots, féveroles, pois chiche et lentilles suivent de plus loin, mais on voit aussi arriver des jeunes entreprises sur les créneaux du tournesol ou du lupin. En Europe, les produits innovants s’orientent davantage sur le pois chiche, la lentille et le soja, mais ces deux légumineuses sont en perte de vitesse par rapport au pois. Côté débouchés, ces start-up parient sur les alternatives à la viande (354 entreprises impliquées), aux produits laitiers (115 entreprises), le snacking (97), les alternatives aux œufs (20) et aux produits de la mer (17). En termes de positionnement, les produits aux protéines végétales sont très présents sur le créneau santé (enrichi en protéines, en fibres…) et plaisir. Les légumineuses apportent ainsi des goûts et textures différents. Elles peuvent s’inscrire facilement dans les produits exotiques.

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