Le 10 juillet 2020, le Parlement Européen a adopté la résolution « A comprehensive european approach to energy storage ». Ce document s’appuie sur un rapport établi en juin par la Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie. Alors que le mix énergétique européen va faire de plus en plus appel à des sources renouvelables, les députés présentent leurs idées pour développer des solutions de stockage, un prérequis essentiel à la transition vers une économie décarbonée.
La Commission estime que les États membres devront être en mesure de stocker six fois plus d’énergie qu’ils ne le font actuellement, s’ils veulent atteindre l’objectif de l’accord de Paris pour le climat : zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050.
« Au-delà de certaines technologies qui ont déjà fait leurs preuves, comme le stockage par pompage, plusieurs autres joueront un rôle primordial à l’avenir, telles que les nouvelles batteries, le stockage thermique ou l’hydrogène vert », déclare l'euro-députée en charge du dossier, l’Autrichienne Claudia Gamon. Pour leur généralisation, les euro-députés encouragent :
- la mise en œuvre de mesures de soutien afin de réduire les coûts de l’hydrogène vert (c’est-à-dire produit par électrolyse de l’eau avec du courant issu de sources renouvelables) et de faciliter son transport. Pour cela, il est nécessaire de mettre à niveau les infrastructures gazières, actuellement sollicitées par le gaz naturel, une solution jugée transitoire par les députés.
- la levée des barrières réglementaires qui empêchent ce type de projets : double imposition, lacunes dans les codes de réseau de l’Union, etc. Les députés demandent la révision prochaine des réseaux transeuropéens d’énergie afin d’améliorer les critères d’éligibilité.
- le développement du stockage mécanique et thermique ainsi que du stockage centralisé via les batteries domestiques, le stockage de la chaleur domestique, la technologie de véhicule à réseau et les systèmes énergétiques des maisons intelligentes. L’idée sous-jacente est de réduire la dépendance européenne vis-à-vis des batteries Lithium-ion, dont seuls 3 % de la production mondiale étaient situés en Europe en 2018.
Présenté le 3 septembre 2020, le plan France Relance fait écho à ces ambitions européennes. Le Premier ministre a annoncé d’ici 2030 un soutien de 7 milliards d’euros à la filière hydrogène vert. Un montant qui s'approche des 9 milliards d'euros que l'Allemagne a décidé de consacrer au mois de juin au développement de l'hydrogène décarboné. Lancé en mai dernier, le projet Hyflexpower illustre déjà cette dynamique.