Dans un avis scientifique publié le 25 janvier dernier, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) s’interroge sur l’évaluation du potentiel allergène et de la sécurité protéique des denrées alimentaires et des aliments pour animaux issus des biotechnologies, qu'il s'agisse de tout type d'OGM conventionnel ou d'un autre type de nouvel aliment. « Les stratégies actuelles d'évaluation des risques d'allergénicité sont basées sur les principes et les lignes directrices du Codex Alimentarius datant de 2003 », indiquent les experts.
Face aux nouveaux développements et aux recherches en cours, les scientifiques insistent sur le besoin de procéder à une révision de ces éléments pour une meilleure prise en compte « de la pertinence clinique, de la voie d’exposition et des valeurs seuils potentielles des allergènes alimentaires ». Ils recommandent ainsi une mise à jour des outils utilisés avec des bases de données davantage ciblées et une meilleure intégration et normalisation des matériaux d’essai et des protocoles in vitro et in vivo. Ce qui passe par l’investissement dans la modernisation et la standardisation des outils disponibles afin d’accroître leur robustesse et d’éviter les incohérences. « De futurs produits plus complexes remettront probablement en question la mise en œuvre des directives actuelles », observent les experts.
Une feuille de route pour redéfinir les objectifs
Ces derniers recommandent ainsi l’élaboration d’une feuille de route dans l’optique de redéfinir les objectifs de sécurité en termes d’allergénicité et les besoins en matière d’évaluation des risques. « Ces éléments seront nécessaires pour éclairer les interrogations des évaluateurs et des gestionnaires des risques. De plus, il est opportun de revoir et de clarifier l'objectif principal de l'évaluation des risques du potentiel allergène et le rôle vital qu'il joue dans la protection de la santé des consommateurs », concluent-ils.