Minimeau offre des outils pour mieux gérer l’eau

17 janvier 2022 - maria guillon

Le projet ANR Minimeau s’est clôturé en décembre dernier. Il a permis de mettre au point une méthode de Pincement d’eau et différents logiciels, accessibles gratuitement sur internet. Des outils qui pourraient potentiellement déboucher sur des économies allant jusqu’à 30%.

L’eau est une ressource vitale, de plus en plus sous tension avec le changement climatique. « La résilience des entreprises passe par une réduction drastique de leur consommation d’eau, voire dans certains cas la suppression des approvisionnements externes en eau », souligne le rapport du projet ANR Minimeau dans son introduction. Mené par AgroParisTech, l’Inrae, ProSim et cinq centres Actia, celui-ci s’est clôturé en décembre dernier. Il a conduit au développement d’une méthode et de logiciels qui permettent d’accéder à des économies allant jusqu’à 30%.

La méthode du Pincement d’eau

Cofinancé par l’Agence Nationale de la Recherche, le projet Minimeau a permis de développer et de tester des outils systémiques optimisant les réutilisations d’eau sur un site industriel débouchant sur la réduction des consommations et des rejets d’effluents. Au cours des quatre années du projet, deux thèses associées à des mesures réalisées par les centres techniques dans dix entreprises partenaires ont permis de développer et tester la méthode du pincement d’eau, inspirée du Pincement thermique. Initialement appliquée à l’énergie, cette démarche rigoureuse et structurée permet d’évaluer le potentiel d’optimisation de l’utilisation de l’énergie ou de l’eau sur un site industriel. Outre la réduction de la consommation d’eau et du volume des effluents, le but de la méthode est d’identification la quantité d’eau minimale théorique nécessaire et déterminer la structure optimale du réseau d’eau. Elle nécessite pour cela de réaliser un diagramme des flux d’eau en relevant 3 types de données par courant entrant et sortant : le débit, le flux de pollution et les seuils limites de pollution.

Des analyses poussées ont été réalisées sur deux sites avec une caractérisation fine des flux d’eau et la réalisation d’essais laboratoires de traitement d’échantillons prélevés sur site.

D'autres essais ont permis d’identifier les membranes et les conditions de fonctionnement les plus adaptées pour réduire les effluents et maximiser leur réutilisation. En mars 2020, le projet avait déjà permis d’établir un protocole pour valoriser localement l’eau issue du lavage des légumes.

L’étude n’aurait pas été complète sans une étude ACV (Analyse du Cycle de Vie). L’outil de calcul PEAC permet ainsi de comparer l’efficience environnementale des différentes solutions envisagées via une empreinte eau ou ACV multicritères. Cet outil prend notamment en compte la nature de l’approvisionnement en eau. Les analyses réalisées sur des sites industriels ont montré un potentiel d’économies pouvant aller jusqu’à 30%.

Des obstacles restent à lever

La réglementation liée à la qualité de l’eau reste aujourd’hui le principal frein à la réutilisation. « Pourtant, il y a des attentes fortes du secteur pour que des expérimentations chez des industriels puissent être menées, soulignent les partenaires du projet. Elles permettraient de confirmer le potentiel de réduction identifié. » En attendant, chacun peut s’approprier ces résultats : les outils sont mis en ligne sur  https://minimeau.fr/.

À propos : 

Le projet Minimeau a été porté par 8 partenaires : AgroParisTech (Coordination scientifique), INRAE, ProSim (éditeur de logiciels) et cinq centres Actia : Actalia, le CTCPA, IFV, l’Iterg et le Critt Agroalimentaire Paca (Coordination technique).

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