Qualité

OGM : l'interdiction du maïs MON810 bientôt reconduite

3 mars 2014 - Marjolaine Cérou

L’arrêté prévu pour le 9 mars va bientôt sceller le sort du maïs transgénique MON 810. Le présidence de l’ Association française des biotechnologies végétales réagit vivement contre les arguments scientifiques penchant pour l’interdiction de cet OGM.

Le maïs MON810 de la société américaine Monsanto fait débat. Alors qu’un arrêté concernant son interdiction devrait voir le jour aux alentours du 9 mars, Georges Pelletier, directeur de recherche honoraire au sein de l’Inra et membre de l’Académie d’Agriculture, membre de l’Académie des sciences et également président du Conseil scientifique de l’AFBV (Association française des biotechnologies végétales), a réagi vivement invoquant des « faux arguments scientifiques » pour les quatre études qui ont servi de base scientifique à la publication de cet arrêté.

Un arrêté attendu pour le 9 mars

Le président de l’AFBV remet ainsi en cause les résultats des quatre publications citées dans le projet d'arrêté qui selon lui « n'étayent pas l'existence d'impact négatif sur l'environnement d'éventuelles cultures de maïs MON810 ». Il revendique entre autres le manque de clarté et de transparence de ces études, notamment sur les imprécisions survenant dans les protocoles ou encore l’interprétation des résultats. Il pointe du doigt l’étude relative à l’effet toxique sur les cellules en soulevant un problème de témoin expérimental qui ne figure pas dans les résultats dans la publication. En France, le maïs Monsanto MON 810 a d’abord été interdit en 2008, puis en 2012. Au cours de l’été 2013, il a été autorisé par le Conseil d’État tandis que les Ministres de l’Agriculture et de l’Environnement s’étaient montrés réticents, ce qui les a conduits à l’instauration de cet arrêté.

Du côté de la Commission européenne, le projet Grace (GMO risk assessment and communication of evidence), initialement lancé au printemps 2013, a démarré avec la mise en place de deux études sur l’évaluation à 90 jours de la toxicité du maïs transgénique MON810. Jusqu’à présent, la toxicité des OGM était évaluée sur 17 jours. Les tests sur 90 jours entrent dans le cadre du nouveau règlement sur l’évaluation des OGM entré en vigueur en décembre 2013. Ces deux études pilotes vont permettre de déterminer la pertinence de ces tests sur les animaux avec en ligne de mire l’objectif de faire évoluer la réglementation européenne sur l’évaluation environnementale et sanitaire des OGM. Les résultats sont attendus pour 2015 pour une actualisation de la réglementation prévue en 2016. Aujourd'hui, le maïs MON810 est cultivé en Espagne et au Portugal.

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