En complément de son étude sur la consommation responsable publiée en mai, l’association Max Havelaar France dévoile les résultats d’un second baromètre, faisant suite au confinement de novembre. La première étude mettait en avant un intérêt des consommateurs pour des produits bio, éthiques et locaux, mais la seconde analyse apporte plus de nuances.
Des achats stables en alimentaire
Certes, 73 % des Français déclarent avoir davantage envie d’acheter des produits responsables, mais en réalité, les achats sont restés stables par rapport à 2019. Seuls un tiers des consommateurs prévoit d’augmenter son budget alimentaire dédié à ce type de produits. Dans les secteurs non alimentaires, l’intérêt pour les produits responsables passe de 51 à 42 %. Dans l’alimentaire, il régresse moins fortement, de 81 à 79 %. « Les Français repriorisent leurs choix responsables. La tendance constatée l'année dernière était à la fois multicritères (bio, local, équitable, zéro emballage...) et multi-catégories. On voit avec la crise le maintien d'une priorité : l'alimentation ! Même si pour 60 % des Français, les enjeux sanitaires ont pris le dessus dans les préoccupations quotidiennes, la consommation alimentaire responsable se maintient dans le choix des produits et, nouveauté, dans une préférence croissante pour les points de vente « directs producteurs », les marchés notamment, mais aussi les magasins bio » explique Blaise Desbordes, dg de Max Havelaar France.
Des Français moins motivés
La motivation est aussi en berne : 49 % des consommateurs disent avoir le sentiment d'en faire déjà suffisamment. Et 70 % estiment que la consommation responsable demande trop d’efforts et de changements au quotidien (difficiles à trouver, renoncer à certains produits, changer de lieux d'achat). Par exemple, le vrac a été abandonné avec la pandémie : 39 % des Français l'ont arrêté ou limité, et 35 % se sont rabattus sur les produits jetables. Huit Français sur dix estiment que certes, consommer de manière responsable a un impact positif mais que ces bénéfices sont trop souvent contrebalancés par des pratiques désastreuses en parallèle (bio sur-emballé). En parallèle, 19 % des personnes interrogées pensent que les produits responsables vont devenir plus chers, ce qui va encore moins les motiver à modifier leurs achats.
Selon le baromètre, les efforts doivent changer de camp : pour 80 % des Français, les entreprises du secteur alimentaire évoluent trop lentement pour leur permettre d'améliorer leur alimentation. Et aujourd'hui, 90 % attendent de leur part qu'elles en fassent plus pour proposer davantage de produits responsables.