C’est officiel : Antoine de Saint-Affrique a été préféré à Nathalie Roos (ex-L’Oréal), Hanneke Faber (Unilever Food) et Max Koeune (McCain), qui a tenu la corde dans les dernières étapes du processus de recrutement. Le nouvel homme fort de Danone, qui prendra ses fonctions de directeur général le 15 septembre, sera aussi proposé pour participer au conseil d'administration lors de l'assemblée générale prévue en avril 2022. "Il apportera à Danone la combinaison idéale de vision stratégique, d'expérience internationale de notre industrie et d'excellence dans l’exécution opérationnelle, affirme Gilles Schnepp, président du conseil d’administration. Antoine a démontré sa capacité à mettre en œuvre avec succès une stratégie de croissance responsable et durable tout à fait cohérente avec notre mission et nos objectifs de long terme".
Antoine de Saint-Affrique vient de Barry Callebaut, le leader mondial des produits à base de cacao et de chocolat. Depuis octobre 2015, il présidait le groupe suisse et continuera de le faire jusqu’au 15 septembre, une période correspondant à la fin de l’exercice. Son futur ex-employeur ne tarit pas d’éloges à son égard. Patrick De Maeseneire, président du conseil d’administration de Barry Callebaut loue son « leadership passionné », qui a conduit à « étendre la présence internationale de Barry Callebaut sur les cinq continents. Et à renforcer le bilan et la rentabilité du groupe en rééquilibrant le portefeuille au profit de régions où la croissance est plus rapide et au profit d'une gamme plus large d'ingrédients à base de cacao et de chocolat de qualité supérieure ».
Une stature internationale, un pro du "marketing"
Avant la direction générale de Barry Callebaut, Antoine de Saint-Affrique a mené l’essentiel de sa carrière au sein du groupe Unilever. De 2001 à 2005, il s’est consacré à la zone Hongrie-Croatie-Slovénie, avant de devenir en 2005 vice-président exécutif en charge de l’Europe Centrale et de l’Est, une zone couvrant 29 pays qu’il a pilotée depuis Moscou. Puis en 2009, il devient vice-président en charge de l’activité « produits dermatologiques » (marques Dove, Lux, Lifebuoy et Pond’s.) avant de devenir président de la division Food d’Unilever de 2011 à 2015. Également membre du comité exécutif, il avait la responsabilité d’une activité pesant 12,4 milliards d’euros.
Il était entré chez Amora Maille dès 1997 (après la revente par Danone à Paribas). Il a été pendant trois années son vice-président en charge du marketing, l’entreprise tombant dans le giron d’Unilever en 1999.
C’est donc un dirigeant parfaitement à l’aise avec la dimension internationale que Danone vient de recruter, Antoine de Saint-Affrique ayant vécu en Afrique, aux États-Unis, en Hongrie, aux Pays-Bas, en Russie et en Grande-Bretagne. Il se distingue aussi par son profil tourné vers les produits et le marketing. Il a été formé à l’ESSEC (1987) et à Harvard Business School, où il a obtenu une qualification en formation des cadres. Depuis 2014, il dirige le cours de marketing à Mines ParisTech .
Cette nomination devrait apporter de la sérénité au groupe français qui vient de finaliser la cession de sa participation dans Mengniu (environ 9,8 %). Une opération dont les produits devraient être dirigés vers les actionnaires à travers un programme de rachat d’actions. Quant à la direction générale, pour l'heure, Véronique Penchienati-Bosetta et Shane Gran vont continuer d’assurer l’intérim, jusqu'au 15 septembre.
La première réaction d'Antoine de Saint-Affrique a été de dire sa fierté de rejoindre le groupe : "J'ai la plus grande admiration pour le riche héritage de Danone et son esprit pionnier dans tous les domaines : son portefeuille de marques fortes et innovantes qui apportent depuis si longtemps la santé par l'alimentation aux populations du monde entier ; son double projet social et économique qui est au cœur de la raison d’être de l'entreprise depuis des décennies ; sa culture forte et unique qui promeut la diversité et l'inclusion".
En parallèle, il convient de noter la réaction sur les réseaux sociaux de la candidate Nathalie Roos. Suite au parcours de sélection mis en œuvre par le groupe, elle loue la qualité des échanges qu'elle a eus tout en mettant en exergue l’enjeu de l’égalité des chances pour les femmes dans les entreprises : "n’attendons pas 2030 pour assurer l’égalité des chances pour toutes et pour tous. La diversité est un impératif social autant qu’un gage de succès pour les entreprises", écrit-elle.