Les acteurs se sont retrouvés la semaine dernière autour du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire pour étudier des pistes de travail en faveur de l’aide alimentaire. Crédit : Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

Précarité alimentaire : la filière se mobilise

11 septembre 2023 - Marjolaine Cérou

Les acteurs se sont retrouvés la semaine dernière autour du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire pour étudier des pistes de travail en faveur de l’aide alimentaire.

Depuis l'intervention des Restos du cœur, le 3 septembre dernier, les appels aux dons et à la solidarité alimentaire se sont multipliés. Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a réuni le 6 septembre les acteurs des filières agricoles et alimentaires françaises ainsi que les associations de dons alimentaires pour dégager collectivement des solutions concrètes et opérationnelles dans le but d’accroître les denrées disponibles pour les associations.

Ce tour de table a permis de cibler plusieurs pistes de travail :
- A court terme, des mesures de simplification sur les dons agricoles et alimentaires y compris sur le volet fiscal. « C’est un process complexe qui génère souvent du découragement. Un certain nombre de travaux ont été initiés, sur lesquels nous allons essayer d’aboutir », s’est exprimé Marc Fesneau. La simplification des procédures de marchés publics est également à l’étude.
- A moyen terme, le ministre a évoqué l’amélioration et l’optimisation de la logistique entre les différents opérateurs de la solidarité alimentaire. « Il y a un vrai sujet autour de la capacité logistique à collecter les dons », observe-t-il.
- Enfin, à plus court terme, le groupe de travail a pointé du doigt la nécessité d’identifier les produits dont manquent les associations. « La question est de savoir comment couvrir ces besoins. Cela concerne en particulier les produits frais : fruits et légumes, viandes de toute nature et en lait. Par exemple, les associations indiquent avoir besoin d’un million de litres de lait », illustre-t-il.

En conséquence, le ministre a appelé les filières de production agricoles et alimentaires qui sont déjà mobilisées et solidaires à un effort tout particulier. A l’issue de l’appel aux dons des Restos du cœur le 3 septembre dernier, plusieurs entreprises, quelles que soient leurs tailles, se sont engagées. A l’image de Panzani qui annoncé dès le 5 septembre un don de 200 000 paquets de pâtes.

L’Ania (Association nationale des industries alimentaires) a de son côté appelé à la générosité de son réseau (syndicats métiers, associations régionales et entreprises) et à se mobiliser massivement pour venir en aide aux association par le biais de dons financiers ou de produits alimentaires. « La lutte contre la précarité alimentaire reste, dans ce contexte inflationniste pour les consommateurs, une priorité de l’Ania et des entreprises alimentaires. Après notre mobilisation exceptionnelle et la générosité record des entreprises auprès des Banques Alimentaires pendant toute la crise Covid, notre devoir est de répondre aujourd’hui à l’appel lancé par les Restos du Cœur pour les aider à surmonter cette crise. Cette fois encore, les entreprises alimentaires seront au rendez-vous, c’est notre responsabilité de première industrie de France », a déclaré Jean-Philippe André, président de l'Ania.

La nécessité d'une démarche structurée

« Près de 16 % des Français sont en situation de précarité alimentaire. Cela nous préoccupe. Donc nous répondrons à l’appel des associations caritatives. Les dons des industriels représentent 22 % des dons alimentaires. Mais cette situation ne peut pas être uniquement traitée par de la solidarité. Il est nécessaire de mettre en place des réponses beaucoup plus structurelles à ce problème qui est récurrent. Nous avions souhaité la mise en place du chèque alimentaire, une proposition qui n’a pas été retenue l’année dernière par le gouvernement. Aujourd’hui, nous travaillons avec d’autres coopératives, Sodiaal, Agrial, Even et d’autres à la formation d’un collectif afin d’anticiper et répondre de manière plus structurée et mieux coordonnée à cet enjeu majeur de la précarité alimentaire », s’est exprimé Dominique Chargé, président de la Coopération Agricole, le 6 septembre dernier.

D’après une récente enquête menée par Kellogg France, près d’un tiers des Français est préoccupé par son budget alimentaire, un chiffre qui a quasi doublé depuis 2016. Le nombre d’enfants qui ne mangent pas le matin a été multiplié par 4 depuis 2016 et concerne près d’un enfant sur cinq.

 

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