Décès d'Edouard Leclerc: l'heure d'un bilan
Edouard Leclerc, le père des Centres Leclerc, est décédé hier à Saint Divy dans le Finistère, à l’âge de 85 ans. Celui qui a inspiré de bout en bout ce qu’on nomme « le système » ou « le mouvement » Leclerc, signe du combat et de l’engagement. Son nom restera gravé dans l’histoire, comme celui de l’un des tout premiers pionniers de la grande distribution.
En prenant soin, à ce sujet, de distinguer, comme le rappelle un journaliste du magazine Linéaires, deux grandes périodes :
. Les années 50 où Edouard Leclerc a fait du « discount » en étant grossiste. Autrement dit, il achetait en direct aux industriels et obtenait des prix dont il faisait bénéficier ses clients.
. La fin des années 60 qui a vu l’arrivée de commerçants « industriels » qui sont allés aux Etats-Unis et qui ont ramené les méthodes américaines.
En un demi-siècle, la grande distribution en France a pris un essor considérable au point d’acquérir, sur le plan économique, un statut de modèle.
Edouard Leclerc que certains avaient surnommé « l’abbé Pierre de l’épicerie »* avait pour seul credo : les prix bas ! Une politique, quasiment élevée en religion, sur laquelle s’est bâtie la réputation des magasins de l’enseigne. En bien pour les consommateurs, mais souvent en mal pour les hommes politiques -surtout au début- et pour les industriels nombreux à critiquer les méthodes Leclerc. On note d’ailleurs que le modèle ne s’est pas vraiment exporté à l’étranger. Et on s’interroge pour savoir s’il n’a pas atteint ses limites ? Cette page de l’histoire de la distribution qui se tourne, pourrait être aussi l’heure d’un bilan nécessaire.
* Ouvrage à consulter : Leclerc : enquête sur un système, de Frédéric Carluer-Lossouarn, Editions Bertrand Gobin