La Fédération Française des Industriels Charcutiers, Traiteurs, transformateurs de viandes (FICT) a affirmé au mois de juin son opposition au logo de score nutritionnel sur les produits alimentaires en France. La mesure, traduite dans le projet de Loi Santé Publique, porte selon elle atteinte aux produits de terroir et crée inutilement des distorsions de concurrence selon le mode et le lieu de fabrication d’un produit.

Autre argument : alors que l’étiquetage nutritionnel est sur le point d’être obligatoire au niveau européen, le logo ne s’appliquerait qu’en France, d’où un problème pour vendre à l’export. Pour rappel, il s’agirait d’un logo de type couleur, qui serait non obligatoire. « Cette mesure, stigmatisante et discriminante, revient à se tirer une balle dans le pied, déplore Robert Volut, président de la FICT. Elle dédouane le système médical de faire de la prévention et fait porter la responsabilité aux fabricants d’aliments ».

La proposition de Serge Hercberg ne ferait d’ailleurs pas l’unanimité des scientifiques. « Aucun outil ne permet d’éclairer de manière non simpliste le choix des consommateurs », assure Catherine Goavec, déléguée générale de la FICT. Et de souligner le problème des portions, des fréquences et des associations : « On ne mange jamais une saucisse toute seule par exemple ». La mesure aurait pour autre défaut de ne mettre l’accent que sur les éléments négatifs des aliments. « L’article 5, sur l’alimentaire, se situe d’ailleurs entre les cigarettes et les drogues, ce qui est invraisemblable ! », observe la déléguée générale.

La FICT préconise plutôt des mesures de pédagogie – dès l’école - et rappelle que les industriels charcutiers et salaisonniers ont pris des engagements collectifs en matière de nutrition, notamment sur la baisse de sel et de matière grasse. Signe de l’intérêt des consommateurs, la part de marché des jambons à teneur en sel réduite ne cesse de croître. Elle représente désormais 16 % en volume et 20 % en valeur.