Porc : le fonds d'urgence temporaire en difficultés
Suite à la crise porcine, le principe d'un fonds d'urgence temporaire destiné aux éleveurs avait été acté par les différents maillons de la chaîne en début d'année. Quatre mois plus tard, le processus semble grippé. Dans un communiqué la FNP (Fédération Nationale Porcine) et la FNSEA déplorent que « les acteurs de la filière porcine se livrent à une valse-hésitation ». « Après avoir dit oui sur le principe, les intermédiaires font marche-arrière », affirment les deux organisations agricoles, qui précisent que le fonds devait être payé par les réseaux de distribution (grande distribution, artisans bouchers/charcutiers, restauration collective) et collecté par les intermédiaires : abatteurs/découpeurs, coopératives avec outils de transformation, salaisonniers, au travers d’un pied de facture.
La FICT (Fédération Française des Industriels Charcutiers, Traiteurs et Transformateurs de Viande) rappelle qu'elle a accepté le principe d'une initiative d'urgence mais qu'« il est évident que l'industrie de la charcuterie-salaison ne peut à elle seule collecter les sommes nécessaires à la mise en place du fonds ». En cause : le risque de décrochage des prix à la consommation des charcuteries françaises. D'autant que les charcuteries étrangères détiennent déjà 12 % du marché. Pour la FICT, le risque est grand de déséquilibrer les industries de l'abattage et de la transformation, ce qui au final se traduirait par un impact négatif sur l'élevage.
Le syndicat plaide pour des réformes structurelles, rappelant que le rayon charcuteries est le plus rentable des rayons alimentaires. Selon le dernier rapport de l'Observatoire de formation des prix et des marges, la marge nette avant impôt est de 12 cts/kg pour l'industrie charcutière contre 82 cts/kg pour la grande distribution.
De leur côté, FNP et FNSEA déclarent rester déterminés à aboutir d’ici l’été.