Prix du lait : Intermarché valorise les démarches de Bel et Savencia
Coup sur coup, l’enseigne Intermarché a communiqué sur des hausses de prix visant à améliorer le revenu des producteurs laitiers. Un exemple d’engagement tri-partite, qui s’inscrit dans l’esprit des Etats Généraux de l’Alimentation. Preuve qu’au-delà des dispositions prises par la loi Alimentation, c’est bien l’état d’esprit des acteurs qui parviendra à changer la donne.
Le groupe Bel a convaincu Intermarché et Netto de contribuer à sa démarche de montée en gamme, plus rémunératrice pour les éleveurs engagés dans des pratiques vertueuses. « A travers une hausse des prix d’achat pour 2019, Intermarché assure son soutien à cette démarche de partage de la valeur créée au profit des producteurs », affirme l’enseigne le 13 décembre. L’an dernier, le groupe fromager a noué un accord, reconduit cette année, avec ses 800 exploitations, représentées par l’APBO (Association des Producteurs de lait Bel Ouest). Le principe : les 1400 éleveurs concernés ont construit avec Bel un cahier des charges bâti sur les critères suivants : cinq mois minimum de pâturage, alimentation des vaches sans OGM. En contre-partie, Bel garantit un prix annuel : 350 € / 1000 litres en prix de base, plus une prime « sans OGM » et une prime « pâturages ». Soit un accord de prix à 371 € / 1000 litres pour 2019 (hors primes conventionnelles sur la qualité du lait et prime de froid). Une démarche valorisée sur les fromages, avec la mention « vaches en pâturages nourries sans OGM ».
Le 14 décembre, Thierry Cotillard, président d’Intermarché et Netto, et Jean-Paul Torris, directeur général de Savencia Fromage & Dairy, ont annoncé la signature d’un accord qui s’inscrit également dans une logique de revalorisation de la filière laitière. Il prévoit une hausse des prix d’achat des fromages de Savencia, dès janvier 2019. Ce qui permet au groupe fromager de s’engager sur un prix du lait revalorisé, payé aux producteurs à hauteur de 375 €/1 000 litres (toutes primes comprises et à composition réelle). Ceci pour la quote-part d’Intermarché dans la collecte Savencia.
Selon Thierry Cotillard, ces hausses des tarifs à l’achat seront supportées au moins en partie par une hausse des prix de vente consommateurs. Ce qui n'empêche pas le président d'Intermarché de se déclarer inquiet quant à la hausse du seuil de revente à perte et l'encadrement des promotions, prévues par la loi Alimentation.