Le concept léger BionicSoftHand développé par Festo a appris à manipuler un dé à 12 faces dans un environnement virtuel, avec un jumeau numérique et un algorithme d'intelligence artificielle.

Du 1er au 5 avril derniers, plus de 215 000 visiteurs sont venus prendre la température de l’innovation au service de l’industrie lors de la Foire de Hanovre 2019. La robotique figure cette année encore parmi les tendances phares. Les actionneurs évoluent déjà depuis plusieurs années vers davantage de collaboration avec les opérateurs. Les préhenseurs leur emboîtent le pas avec des solutions pour certaines déjà commercialisées et pour d’autres de l’ordre du concept. Illustrations autour de trois innovations piochées au fil des allées.

Festo développe une main pneumatique intelligente

Le concept BionicSoftHand présenté par Festo peut se définir comme une main pneumatique collaborative. Contrairement à une main humaine, elle n’a pas d’os. Ses doigts sont constitués de structures à soufflets flexibles avec des chambres à air, enfermées dans un revêtement tissé mêlant élastique et fils à haute résistance. L’ensemble est truffé de capteurs de positions et de force. Afin de limiter au maximum les efforts sur les tubulures, Festo a conçu un petit terminal de distribution à commande numérique, qui peut être monté directement sur la main. Ainsi, le BionicSoftHand peut être rapidement connecté avec un seul tube pour l’air d’alimentation et l’air sortant.

Sur le salon, cette main bionique était présentée dans une application de manipulation d’un dé à 12 faces, l’objectif pour la machine étant de présenter une face pré-définie en haut. Pour accélérer le processus d’apprentissage, Festo a eu recours à la simulation 3D (jumeau numérique) et à un algorithme spécifique d’intelligence artificielle.

OnRobot s’inspire du gecko pour son préhenseur économe en énergie

Tout comme le petit reptile dont il tire son nom, le préhenseur Gecko développé par OnRobot utilise des millions de tiges fibrillaires micrométriques qui adhèrent à la surface à saisir grâce aux forces électrostatiques dites de van der Waals. Ceci lui permet de s’attacher et de soulever tout type de surfaces plates, lisses ou poreuses, sans air comprimé ni alimentation externe.

Ce concept innovant, déclinaison d’un projet de recherche mené pour la Nasa (qui cherchait une solution pour la maintenance de satellite), vaut à OnRobot le « 2019 Robotic Award » de la Foire de Hanovre. Un détecteur de proximité (présence de la pièce à saisir) et un capteur de charge intégrés assurent une préhension précise, pour une charge pouvant atteindre 4,1 kg. Le préhenseur Gecko est compatible avec les actionneurs Fanuc, Kawasaki et Universal Robots.

Schunk sécurise la collaboration homme – main bionique

La nouvelle pince à cinq doigts SVH mise au point par Schunk est prête à être produite en série. Disponible en version main gauche et main droite, ce nouvel actionneur anthropomorphique se distingue par une conception compacte, l’ensemble des électroniques de commande, de régulation et de puissance étant logées dans le poignet. Neuf moteurs assurent la mise en mouvement de 20 articulations, ce qui permet de réaliser une grande variété de tâches de préhension.

La surface de prise est recouverte d’un matériau élastique, ce qui sécurise le maintien. Avec cette solution, le constructeur franchit une nouvelle étape en matière de collaboration homme – robot : la pince robotique SVH est en effet la première à être certifiée et homologuée par l'Assurance sociale allemande des accidents du travail (DGUV) pour son fonctionnement collaboratif. Elle offre aussi de nouvelle opportunités de communication, grâce à la programmation de gestes humains de compréhension intuitive.