Qualité

Bercy demande à l’Anses d’accélérer ses travaux sur le dioxyde de titane

14 janvier 2019 - Marjolaine Cérou - Amélie Dereuder

Après avoir déclaré qu’il ne signerait pas l’arrêté suspendant l’utilisation du dioxyde de titane, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a réaffirmé sa volonté d’interdire l’E171. Il demande à l’Anses d’accélérer ses travaux. Crédit : Adobe Stock.

Vendredi dernier, le Ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a réaffirmé auprès de plusieurs associations sa volonté d’interdire le dioxyde de titane, tel que prévu dans l'article 53 de la loi Alimentation. Cette annonce fait suite à son intervention dans l’émission « C à vous » sur France 5. Bruno Le Maire avait alors déclaré qu’il ne signerait pas dans l’immédiat l’arrêté ministériel pour la suspension de l’E171. « Il y a eu une évaluation de l’Inra, celle de l'Anses est en cours. La France a saisi l‘Europe dont l’étude ne partage pas les conclusions de l’Inra. J’ai donc demandé à l’Anses d’accélérer ses travaux à échéance de six mois », avait-t-il déclaré dans l’émission. Un recul du gouvernement qui n'était pas passé inaperçu auprès des associations dont Foodwatch, Générations Futures, Agir Pour l’environnement, l’Institut national de la consommation et l’Association nationale de défense des consommateurs et des usagers, signataires d’une tribune dans le Monde fin décembre.

Des résultats attendus pour le 15 avril

Le Ministre demande à présent à l’Anses d’accélérer ses travaux, qui seront déterminants pour une nouvelle présentation au niveau européen. L’Agence française a jusqu’au 15 avril pour mettre à jour sa précédente évaluation sur la base des nouvelles données disponibles. « Sur la base de ce rapport, le gouvernement saisira la Commission européenne. Le ministre exercera son droit de sauvegarde en prenant une décision unilatérale d’interdiction du E171, le cas échéant », indique Bercy. Les industriels seront quant à eux réunis prochainement pour mettre à disposition des données utiles à cette étude. « Et si les résultats concluent à un risque sanitaire, je signerais l’arrêté », a assuré le Ministre de l’Économie sur France 5.

Plusieurs transformateurs se sont déjà engagés à retirer le dioxyde de titane de leurs recettes. Le dernier en date, Mars Wrigley Confectionery France a annoncé fin 2018 un investissement de 70 M€ pour retirer le dioxyde de titane des M&Ms. Le Syndicat des confiseurs de France a aussi affirmé l’engagement de ses adhérents à supprimer l’utilisation du dioxyde de titane. C’est le cas de Carambar, Verquin ou encore Lutti. Les enseignes adhérentes à la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), dont Auchan, Carrefour, Casino et Système U, s’engagent aussi à supprimer les nano-ingrédients de leurs produits à marque distributeur.

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