Alors que le Salon de l’agriculture se tient cette semaine à Paris, l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses) s’est exprimée sur les défis de demain pour maîtriser la sécurité des aliments. Avec en ligne de mire, l’objectif de protéger le consommateur. L’occasion de faire le point sur le risque microbiologique, en particulier sur les risques émergents. « Ces dangers évoluent en permanence. C’est notre rôle d’être très vigilants dans l’optique d’assurer la protection des consommateurs. La surveillance est ainsi très importante sur les salmonelles, qui sont responsables de la deuxième maladie d’origine alimentaire. Ce genre bactérien regroupe plusieurs milliers de sérotypes. A l’heure actuelle, le sérotype Napoli fait l’objet de recherches approfondies », observe Marianne Chemaly, chef de l’unité hygiène et qualité des produits avicoles et porcins au laboratoire de Ploufragan. Le sérogroupe est passé de la place 13 à la place 7 dans le classement des sérotypes de salmonelles les plus répertoriés au sein de la plate-forme de surveillance de l’Agence, qui permet de mettre à jour les bases de données. « Nous n’avons pas pour le moment de réponse pour expliquer cette émergence. Toutefois, ce sérotype suscite des questions aux scientifiques du côté humain comme du côté de la santé vétérinaire », commente l’experte. Les recherches se poursuivent pour mieux comprendre son origine et mettre en place des moyens de lutte.
L'émergence de Clostridioides difficile
Une autre bactérie sous surveillance est Clostridioides difficile. « Son incidence a tendance à augmenter un peu partout dans le monde, en particulier en Australie et au Canada. Mais se pose la question de l’origine de cette émergence, et en particulier le rôle de l’aliment et de la chaîne de production alimentaire », souligne Marianne Chemaly. Plusieurs unités de l’Anses sont mobilisées sur le sujet.
D’après le dernier rapport publié par Santé Publique France, les salmonelloses restent une part majoritaire des toxi-infections d’origine alimentaires (tiac) en France. Les infections liées à Bacillus cereus restent aussi importantes ainsi que celles liées à Staphylococcus aureus. « Il est important de noter que les virus sont probablement sous évalués car la détection de virus est plus complexe. Et la détection d’une infection liée à norovirus fait rarement l’objet d’un diagnostic en laboratoire », rappelle Gilles Salvat, directeur général délégué au Pôle Recherche et Référence.