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Affichage environnemental : des satisfactions et quelques ajustements attendus

  • Publié :
  • Modifié :
  • Auteur : Rémi Pin
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Exemple de traitement de l’information – des repères pour situer les valeurs des iindicateurs du produit Château Larose Trintaudon

Près d’un an après l’expérimentation de l’affichage environnemental sur les produits, 36 organismes de l’agroalimentaire (dont 29 entreprises) ont livré un premier bilan. Le périmètre de l’enquête porte sur 326 produits agro-alimentaires différents, soit une moyenne de 12,5 références par entreprise.

Les principales conclusions

Premier enseignement, les entreprises ont affiché en moyenne trois indicateurs par produit, dont les plus fréquents sont les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau, et l’enjeu « impact sur la biodiversité ». C’est l’Internet qui est le plus souvent adopté comme méthode d’information, « pour sa facilité de mise en oeuvre et son évolutivité, puisqu’il permet de s’affranchir de certaines contraintes de logistique et de place disponible sur l’emballage ». L’affichage sur le lieu d’achat, en magasin et sur l’emballage produit, est aussi « largement utilisé », et huit des 29 entreprises ont opté pour l’affichage par le biais d’une application smartphone.

Les industriels ont obtenu les données environnementales avec une « relative facilité », en particulier pour les entreprises déjà engagées dans une démarche environnementale. Le coût à la charge des industriels n’est pas abordé directement. L’étude précise toutefois que « si l’élaboration de l'affichage environnemental peut requérir un investissement de départ non négligeable, une fois cette étape passée, son déploiement est plus rapide et moins coûteux pour chaque référence supplémentaire ».

75% d’entreprises souhaitent poursuivre l’affichage environnemental

L’utilité de la démarche est reconnue par la majorité des entreprises. Les informations liées à l’affichage leur permettent de « mieux connaître la répartition des consommations et des impacts, d’identifier leurs marges de progrès et donc, à terme, de prendre les bonnes décisions quant aux évolutions liées à la fabrication des produits ». Le rapport du CGDD rend compte du souhait de la majorité des entreprises participantes de poursuivre dans la voie de l’affichage environnemental au-delà de la période d’expérimentation. Les trois quarts des organismes interrogés souhaitent continuer (11 % sont contre) et les deux tiers souhaitent le voir se généraliser (22 % sont contre).

Quelques ajustements attendus

Si l’application du dispositif semble satisfaire les industriels, quelques voix discordantes se sont élevées quelques jours après la publication du rapport. Pour le SNIV-SNCP, syndicat des entreprises de la viande, le CGDD « enjolive la réalité » et « n’a retenu que le meilleur de l’expérimentation pour ne présenter que les aspects positifs ». Le syndicat regrette que l’expérimentation ne concerne que 29 entreprises agroalimentaires, soit une représentativité inférieure à 0,3%. Il dénonce également le choix des indicateurs, ainsi que le calcul de l’indicateur sur les gaz à effet de serre, « qui fait l’impasse sur le stockage carbone en prairie et l’allocation vers les sous-produits ». Le SNIV-SNCP met également en lumière le retour consommateur absent du rapport, et s’interroge sur l’intérêt de la démarche, « le rôle essentiel d’un affichage » étant d’être « compris et utile pour le consommateur du produit dans le but d’éclairer son acte d’achat ». « Sur l’essentiel, le retour d’expérience est faible », conclut le communiqué du syndicat.

Ce premier rapport d’étape doit être complété par d'autres bilans partiels avant qu'un bilan complet de l'expérimentation ne soit transmis, début 2013 au parlement pour décider ou non de poursuivre le dispositif.

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