Le prix Energ’IAA devient cette année le prix de la décarbonation. Pourquoi cette évolution ?
La décarbonation est la suite logique de la performance énergétique. Les industriels de l’agroalimentaire ont beaucoup travaillé sur ce sujet, que ce soit au niveau des procédés comme des utilités. Ce sont des sujets assez bien acquis aujourd’hui. A présent, l’enjeu planétaire, c’est le réchauffement climatique. Et cela pour tous les secteurs d’activité. L’objectif est de produire avec la compétitivité la plus forte possible, mais tout en diminuant l’empreinte carbone au maximum. Même si en France, le mix énergétique est peu carboné. Aujourd’hui, la décarbonation est une démarche volontaire de la part des entreprises, soutenue par les différents dispositifs mis à disposition par l’Etat tels que France Relance, France 2030 ou encore avec le Fonds Chaleur de l’Ademe.
Comment EDF accompagne ses clients ?
Nous avons différents types d’actions. Nos experts identifient les usages consommateurs d’énergies fossiles pour aller vers des consommations moins carbonées. Ils analysent les gisements pour voir ce qu’il est possible de récupérer. Certaines démarches consistent à réaliser des audits de décarbonation et d’efficacité énergétique comme premier état des lieux. Il est aussi possible d’aller jusqu’à la définition d’une stratégie de neutralité carbone. Les entreprises ont de plus en plus d’objectifs chiffrés. Le rôle d’EDF est de les accompagner pour trouver les solutions adaptées (installation de chaufferie biomasse, récupération de chaleur fatale, etc.). Les technologies sont prêtes, à nous de les mettre en œuvre.
Quelles sont les projections sur les prix de l’énergie pour l’hiver prochain ?
L’année 2022 était imprévisible. Le résultat d’un contexte géopolitique complexe, qui a impacté le marché du gaz, le plus gros driver pour les prix de l’électricité. Les prix ont atteint des sommets et nous n’avons pas connu cette situation depuis l’ouverture des marchés à la concurrence il y a 24 ans. Pour l’électricité par exemple, nous sommes passés de 50-70 euros du MWh à 1100 euros. Les prix se sont calmés mais ils restent à des niveaux largement plus élevés. La volatilité sur ces marchés demeure. Aujourd’hui, l’Europe veille mais les prix des énergies (gaz, électricité, carbone) devraient rester au-dessus de ce que nous avons connu ces dix dernières années. Les prix du carbone (permis d’émission) en particulier est très élevé (au-delà de 100 € la tonne versus 20 € en 2020). Ce qui incite à aller vers la décarbonation. En lien étroit avec la stratégie « Fit for 55 » et la Stratégie Bas Carbone, portée par le gouvernement, qui vise à la neutralité carbone à horizon 2050.