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« Sans palme », Jacquet répond aux attaques de l'ambassadeur indonésien
Lors d'un colloque, l'ambassadeur indonésien auprès de l'Union Européenne a attaqué la stratégie «sans palme» de Jacquet. La filiale de Limagrain juge ses propos « diffamatoires ».
Le 9 décembre lors de l'European Palm Oil Conference à Bruxelles, l'ambassadeur Arif Havas Oegroseno a défendu la culture de palmier à huile dans son pays (l'Indonésie produit presque la moitié de l'huile de palme mondiale). Il a rappelé les engagements en termes de développement durable que son pays avait pris. Au passage, il a vivement critiqué les campagnes de communication autour du «sans huile de palme». Il a spécifiquement visé des entreprises agroalimentaires, la plupart françaises. L'ambassadeur a particulièrement critiqué Jacquet sur sa communication et ses motivations : « Jacquet est un exemple clair. L'entreprise dit qu'elle va éliminer l'huile de palme et la remplacer par de l'huile de colza très bientôt. Jacquet est la propriété de Limagrain, un acteur mondial de l'oléagineux […] et un des leaders du tournesol en Europe.
La stratégie de Jacquet n'a rien à voir avec le développement durable et les problèmes de santé, il s'agit simplement d'une question commerciale et de concurrence.[…] »
« Aussi longtemps que l'huile de palme sera considérée en Europe comme une menace pour les producteurs de colza et de tournesol, nous entendrons et verrons toujours des critiques sur l'huile de palme[…] », a-t-il déclaré à la tribune. Le discours est disponible sur ce lien.
« Des propos diffamatoires »
Contactée par nos soins, la société Jacquet a répondu par la voix de Marie-Laure D'Hoop, responsable communication externe : « Nous condamnons fermement les propos tenus par l’ambassadeur indonésien, ce sont des propos calomnieux, sans aucun fondement ni preuve. Nous sommes très surpris par cette accusation, qui est purement diffamatoire. »
Elle ajoute : « Jacquet n’a pas retiré l’huile de palme de ses produits pour faire plaisir à son actionnaire Limagrain mais pour améliorer la qualité de ses pains, dont la texture en bouche, le moelleux et le goût. Nous avons démarré ce travail de substitution en 2000, soit bien avant que la polémique n'éclate sur cette matière grasse. Jacquet n’a jamais utilisé les arguments environnementaux ou nutritionnels pour justifier ce retrait. Par la suite, nous avons été confortés dans cette démarche quand l'huile de palme a été décriée pour les raisons que l'on connaît. De plus, de nombreux consommateurs nous en avaient fait la demande par courrier.»
Jacquet a aussi annoncé que la société ne ferait pas machine arrière sur l'huile de palme et qu'elle poursuivra son remplacement, notamment par de l'huile de colza. « Tous les pains Jacquet sont sans huile de palme depuis 2011 et la société travaille à finir de substituer cette matière grasse dans les gâteaux pour fin 2015», termine Marie-Laure D'Hoop.