Interrogés par l’Insee en avril 2021, les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière estiment qu’ils ont réduit leur investissement de 12 % en valeur en 2020 par rapport à 2019. Pour 2021, ils prévoient un fort rebond de leur investissement, en hausse de 10 % en valeur, confirmant leur prévision de janvier. Pour le secteur agroalimentaire, les prévisions d’évolution de l’investissement en valeur atteignent même + 12 % en avril.

Ces anticipations seront révisées au cours des prochains trimestres : en moyenne, depuis 2004, la prévision que les entreprises font en avril excède de 4 points l’évolution constatée en juillet de l’année suivante. Toujours est-il que, pour le premier semestre 2021, les chefs d’entreprises signalent en moyenne une hausse de leur investissement par rapport au second semestre 2020.

Le solde d’option sur l’évolution prévue des capacités de production pour l’année en cours rebondit lui aussi en 2021, légèrement toutefois. La part des entreprises prévoyant de déclasser des équipements diminue : les industriels envisagent de conserver plus longtemps que d’habitude leurs équipements actuels. Cependant, la réserve prudente exprimée en avril de l’an passé pour tout 2020 a été quelque peu démentie : alors que seules 46 % des entreprises interrogées prévoyaient de déclasser des équipements, près des deux tiers indiquent en avoir effectivement réalisé.

Des tendances qui se traduisent aussi dans l’évolution du climat des affaires. Dans une enquête de mai 2021, l’Insee constate que ce dernier s’améliore pour le sixième mois consécutif. En cause, l’amélioration des perspectives quant à la production et aux carnets de commandes. Sans doute à la faveur de la levée progressive des restrictions sanitaires, le climat des affaires dans l’industrie agroalimentaire bondit en mai 2021 et atteint un niveau inédit depuis fin 2007 (avec un indice de 115).