Qui pour sauver William Saurin, Madrange et Paul Prédault ?
Quinze jours après le décès de la fondatrice et dirigeante Monique Piffaut, un séisme a secoué la holding La Financière Turenne Lafayette. La nouvelle direction a communiqué le 14 décembre les résultats d'un audit inquiétant : « Les premières constatations laissent apparaître une présentation trompeuse des comptes depuis plusieurs années, dans un contexte très dégradé pour la filière agroalimentaire en général et pour certaines filiales du groupe en particulier ». L’État s'est très vite mis en branle pour éviter la liquidation judiciaire d'un acteur majeur de la salaisonnerie, des plats traiteur et de la conserverie (Madrange, William Saurin, Paul Prédault, Garbit, etc.) pesant 3200 salariés directs mais aussi 1500 emplois intérimaires et prestataires répartis sur 21 sites. En une semaine, Bercy a créé un fonds de soutien dans lequel il a injecté 12 M€, puis trouvé un accord avec les 17 banques du groupe qui vont abonder à hauteur de 56 M€. De quoi éteindre l'incendie à court terme, payer les salaires et rassurer les fournisseurs. Mais quid de l'avenir ?
L' « enjolivement » des comptes a servi à masquer de profondes difficultés économiques. Des audits sont en cours pour déterminer l'ampleur réelle des dégâts. Les syndicats de salariés ne cachent pas leur inquiétude face à un risque de démantèlement du groupe. « On est dans une nébuleuse, pointe Didier Pieux, secrétaire fédéral FGTA-FO. Du côté du gouvernement, on se veut rassurant. « Nous devons poursuivre le travail avec la nouvelle direction pour trouver un repreneur pour l'ensemble des activités du groupe » , affirme Christophe Sirugue, le secrétaire d'état à l'Industrie.