Premier lait après le vêlage, le colostrum est un ingrédient riche en anticorps, en protéines, en matière grasse et en vitamines. Il intéresse de plus en plus Ingredia, qui voit son potentiel de valeur ajoutée. Généralement non collecté à la ferme, le colostrum et ses bioactifs peuvent néanmoins être employés en compléments alimentaires, en aliments fonctionnels, en cosmétique ou en alimentation animale pour doper l’immunité. La coopérative La Prospérité Fermière, maison mère d'Ingredia, a donc décidé d’augmenter la collecte et de mettre l’accent sur la qualité de la matière première, avec à la clé pour les éleveurs laitiers, un nouveau revenu.

Depuis une quinzaine d’années, l’excès de colostrum (environ 300 000 litres) était collecté dans les Hauts-de-France chez un millier d’éleveurs. Il le sera aussi en Normandie. Prospérité Fermière espère gagner 76 000 litres, toutes filières confondues (bio, conventionnel…) La grille de prix est commune à tous les producteurs, avec une variation selon la qualité du colostrum. Il s’élève en moyenne à 2,50 €/l avec un maximum de 4 €/l pour les excellentes catégories. Le colostrum peut rapporter en moyenne 19 € de revenu complémentaire par vache et par an. Il faut savoir que la qualité du colostrum est liée à l’alimentation et au confort des bêtes, ce qui devrait par ricochet faire évoluer les pratiques d’élevage.

Pour cette nouvelle collecte, la coopérative La Prospérité Fermière s’est associée à Sodiaal et Yseo pour la Haute-Normandie ainsi que Les Maitres Laitiers du Cotentin et Littoral Normand pour la Basse-Normandie. Le colostrum est acheminé sous forme de seaux congelés à l’usine de Saint-Pol-sur-Ternoise (62), où il est transformé en ingrédients actifs via un process thermique doux. Comme l’indique Ingredia, l'intérêt principal du colostrum est sa concentration en immunoglobulines G, des boosters d’immunité. Celle-ci est 40 fois supérieure au lait classique.